Liberté des voies aériennes supérieures (LVA)
Position latérale de sécurité (PLS)
Le pharynx est une zone où du liquide peut s’accumuler.
Les conséquences sont obstruction et fausse route.
L’inconscience est la principale indication de la PLS mais aussi vomissements et encombrement
La technique est simple: tout en respectant l’axe tête-cou, la personne est mise sur le côté afin que le liquide soit drainé vers l’extérieur
Drainage des sécrétions
Pourquoi ?
Il faut éviter que du liquide apparaisse dans le pharynx, en le drainant immédiatement vers l’extérieur, évitant l’obstruction.
Autre risque possible, la fausse route. Lorsque le réflexe laryngé est aboli, le liquide risque d’envahir la trachée, au pire aller jusqu’aux alvéoles.
C’est un geste simple, peu spectaculaire, dont les résultats ne sont pas apparents, mais remarquablement efficace.
Principes
Le pharynx, en position allongé a la forme d’un bol.
Il s’agit d’évacuer par simple déclivité le liquide du pharynx.
Voyez sur la photo animé, le pharynx qui est comparé à un récipient rempli de liquide. Il suffit de le renverser à 45 -90° pour que le liquide s’écoule vers l’extérieur.
Note
- La P.L.S. c’est donc :
- mettre la tête sur le coté pour que le liquide s’écoule par la bouche
Quand ?
Troubles de la vigilance
Dès la moindre somnolence même avec une ventilation efficace, il faut placer le malade en P.L.S.
Il ne faut pas attendre l’encombrement du pharynx.
Dès que le bilan vital a éliminé un arrêt circulatoire, l’inconscient est installé sur le côté.
La PLS est un geste préventif
L’expérience montre que bien souvent l’ambulancier oublie de transporter les comas légers par tentative de suicide aux somnifères et les A.V.C. sans P.L.S. ce qui est une faute grave.
Attention
- Toute somnolence même minime doit être mis en PLS
Liquide dans la bouche
Même chez une personne consciente, l’apparition de liquide dans la bouche doit avoir comme réponse immédiate:
PLS puis aspiration.
Rappelons les types de liquides s’accumulant dans le pharynx:
- du pus lors d’une infection
- du sang qui provient :
- du nez (épistaxis)
- du tube digestif (hématémèse)
- des poumons (hémoptysie)
- de la salive
Régurgitation
Même chez un malade à jeun, l’estomac contient un liquide verdâtre, très corrosif.
Chez le comateux ce liquide peut remonter sans effort de vomissement (régurgitation), le larynx restant ouvert.
Ce liquide tombe facilement dans la trachée. Puis, il va brûler les poumons pouvant entraîner rapidement une asphyxie parfois mortelle.
A noter que ce liquide verdatre est du liquide gastrique et non de la bile.
Une régurgitation antérieure peut se voir par une tache sur l’oreiller ou du liquide séché au bord des lévres.
Encombrement pharyngé
Chez une personne inconsciente le réflexe de déglutition est aboli et la salive s’accumule. Si la personne respire, des bruits de gargouillis vont se faire entendre.
Si le liquide n’est pas drainé par PLS puis aspiré, la situation va s’aggraver et un véritable cercle vicieux va se déclencher.
Prenons un exemple:
Un accidenté est dans un coma peu profond : la langue chute et la salive s’accumule.
Cette obstruction du pharynx entraîne une asphyxie.
Puis le manque d’oxygène aggrave le coma, et la langue chute encore plus
L’accumulation du gaz carbonique fait secréter.
La salive s’accumule encore plus et aggrave l’asphyxie.
Si on ne fait rien : coma et asphyxie s’aggravent.
On peut ainsi comprendre qu’à partir d’un coma léger sans détresse respiratoire, on peut se retrouver un peu plus tard avec une personne en coma plus profond et en grande détresse respiratoire avec cyanose et encombrement. C’est comme une boule de neige en haut d’une pente. En bas elle est plus grosse. Il y a un “cercle vicieux“. Tout s’emballe.
Contre-Indications
C’est l’arrêt cardiaque puisque pour pratiquer un M.C.E. il faut que le dos repose sur un plan dur.
Dans ce cas la vidange du pharynx se fait en utilisant un aspirateur de mucosités (mais plus tard).
Par contre chez un traumatisé inconscient,la PLS s’impose malgré la suspicion d’atteinte du rachis cervical.
Une simple traction tête-cou au retournement suivi de la pose d’une minerve prévient le danger ou mieux immobiliser dans un matelas coquille.
Conseil
- La question: “PLS et traumatisme+inconscience , que faire” rend souvent perplexe le candidat à l’évaluation.
- La réponse est simple :
- PLS: oui mais:
- jamais de flexion du cou
- maintenir l’axe tête-cou par une traction
- penser à une mauvaise comparaison: un mouton embroché qui tourne sur un méchoui !!! l’axe tourne
- PLS: oui mais:
Comment ?
Aucun matériel n’est nécessaire.Des travaux pratiques sont mieux qu’un long discours.
En gros, après avoir libéré les voies aériennes et vérifié la présence d’un pouls carotidien, on s’assure que ses membres inférieurs sont allongés côte à côte dans l’axe du corps de la victime.
Le bras de la victime le plus proche du côté du sauveteur, est placé à angle droit, son coude plié.
On saisit le bras opposé de la victime, afin de pratiquer sans brusquerie le retournement. Il est aidé par la saisie de la jambe qui fait « bras de levier ».
Ensuite la victime est stabilisée en ajustant la jambe située au dessus de telle sorte que la hanche et le genou soient à angle droit.
La bouche est ouverte avec le pouce et l’index, afin de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur.
Puis on utilisera un aspirateur de mucosités.
L’oxygénation est possible avec un masque de haute concentration.
Utiliser un matelas coquille pour maintenir la PLS
Après la mise en P.L.S. il faut refaire un bilan.
1er temps : Préparer le retournement de la victime
- retirer les lunettes de la victime si elle en porte
- rapprocher délicatement les membres inférieurs de l’axe du corps
- placer le bras de la victime, situé du côté sauveteur, à angle droit de son corps
- plier le coude de ce même bras en gardant la paume de la main de la victime
tournée vers le haut (fig 1 et 2)
L’alignement des jambes et la position du membre supérieur anticipent la position finale - se placer à genoux ou en trépied à côté de la victime, au niveau de son thorax
- saisir le bras opposé de la victime, et amener le dos de la main de la victime sur son oreille, côté sauveteur
- maintenir le dos de la main de la victime pressée contre son oreille, paume contre paume (fig 3)
Lors du retournement, le maintien de la main de la victime contre son oreille permet d’accompagner le mouvement de la tête et de diminuer la flexion de la colonne cervicale qui pourrait aggraver un traumatisme éventuel - attraper la jambe opposée de la victime, avec l’autre main, juste derrière le genou
- relever la jambe de la victime, tout en gardant le pied au sol.
La saisie de la jambe de la victime au niveau du genou permet de l’utiliser comme « bras de levier » pour le retournement et permet à un sauveteur, de retourner celle-ci, quelle que soit sa force physique (fig 4). - s’éloigner du thorax de la victime afin de pouvoir la retourner sans avoir à reculer, si nécessaire
2e temps : Retourner la victime
- tirer sur la jambe relevée de la victime afin de la faire pivoter vers le sauveteur, jusqu’à ce que le genou touche le sol, sans brusquerie et en un seul temps (fig.5)
- dégager doucement la main du sauveteur située sous la tête de la victime, tout en préservant la bascule de la tête en arrière, en maintenant le coude de la victime à
l’aide de la main du sauveteur précédemment située au genou. (fig 6)
Le maintien de la main sous la joue de la victime limite les mouvements de la colonne cervicale
3e temps : Stabiliser la victime
- ajuster la jambe de la victime située au-dessus de telle sorte que la hanche et le genou soient à angle droit. (fig 7)
La position de la jambe permet de stabiliser la PLS. - ouvrir la bouche de la victime sans mobiliser la tête.
L’ouverture de la bouche de la victime facilite l’écoulement des liquides vers l’extérieur.
1.Mise en place du bras 1 |
2.Mise en place du bras 2 |
3.Mise en place de la main sur l’oreille |
4.Avant le retournement |
5.Victime tournée sue le côté |
6.Dégagement de la main du sauveteur |
7.Position finale
Cas Particuliers
Nourrisson et enfant
C’est la même technique, mais le plus souvent dans les bras du sauveteur sur le côté.
Traumatisme
Il nécessite le respect de l’axe tête- cou -tronc avec une traction et en immobilisant dans un matelas coquille.
On palpera aussi le thorax et les membres car la personne est retournée du côté des lésions, c’est à dire le corps appuie sur les traumatismes.
Femme enceinte
Elle est allongée sur le côté gauche, pour éviter l’apparition d’une détresse circulatoire par compression de certains vaisseaux de l’abdomen.
MAUVAISE position |
BONNE Position |
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Pour se rappeler le côté
- La femme est maladroite (“mal à droite “)
- Donc mettre à gauche
Points clefs
- S’il n’y avait que 2 choses à retenir:
- Inconscience = PLS
- Mettre sur le côté en respectant l’axe tête cou
- on s’assure que ses membres inférieurs sont allongés côte à côte dans l’axe du corps de la victime
sinon on les rapprochent. - bras de la victime le plus proche du côté du sauveteur, est placé à angle droit, son coude plié
- On saisit le bras opposé de la victime, afin de pratiquer sans brusquerie le retournement.
- Il est aidé par la saisie de la jambe qui fait « bras de levier ». .
- Utiliser un matelas coquille pour maintenir la PLS
- limiter au maximum les mouvements de la colonne vertébrale
- n’occasionner aucune pression sur la poitrine
- aboutir à une position stable, la plus latérale possible
- permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur (bouche ouverte)
Aide
- Voir fiche pls
- Télécharger texte officiel, format Word, pdf, epub
- PLS … déja en 1495 ! peinture (National gallery, Londres)
- Voir les autres positions de sécurité
Compétence à acquérir en stage
- L’installation en position de sécurité est adaptée à l’état de la personne
Conseil
- Les gestes de secours seront abordés au chapitre suivant notamment l’inconscience
- Le cours est téléchargable à la fin du chapitre LVA ou à la page téléchargement
- Les exercices sont disponibles à la fin du chapitre LVA ou à la page exercice