Formation ambulancier 2024: guide complet pour répondre à l’urgence

par | 19 Juin 2025 | Ambulancier

Sirènes qui fendent la nuit, gyrophares qui avalent les kilomètres : en 2024, ils seront 44 800 à vouloir s’installer derrière le volant blanc et bleu de l’ambulance, soit 9 % de candidats de plus qu’en 2023 (DREES). Pourquoi cet engouement ? Parce qu’en coulisses, le SAMU a enregistré un record absolu de 6 millions d’appels ; chaque minute gagnée peut basculer une vie. Devenir ambulancier, ce n’est plus seulement « transporter » ; c’est piloter une mission sanitaire ultra-technique, naviguer entre terrorisme, télémédecine et conduite éco-responsable, tout en gardant le cœur et le sang-froid pour murmurer les bons mots à un enfant blessé. Vous hésitez à allumer la sirène ? Attachez votre ceinture. Voici le guide clair, humain et factuel qui transformera votre envie en trajectoire professionnelle.

Formation d’ambulancier : en 2024, plus de 44 800 candidats se sont inscrits aux sélections, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023 (source : DREES). Derrière ce chiffre se cache un double défi : répondre à l’augmentation record de 6 millions d’appels au SAMU et garantir une prise en charge rapide sur tout le territoire. Vous envisagez de foncer sirène hurlante vers cette carrière ? Voici le guide clair, humain et factuel que vous attendiez.

Les bases de la formation d’ambulancier en France

En France, le diplôme de référence s’appelle DEA – Diplôme d’État d’ambulancier. Créé en 2007 et régulièrement actualisé, il se prépare en dix semaines d’enseignement théorique (455 heures) et cinq semaines de stages pratiques (175 heures). Les 13 modules couvrent la conduite d’urgence, l’hygiène, la transmission d’informations de santé et l’accompagnement psychosocial.

Depuis la réforme de septembre 2021 portée par le Ministère de la Santé et de la Prévention, trois évolutions majeures sont à retenir :

  • Intégration d’un module « secours en contexte terroriste » suite aux attentats de 2015.
  • Passage obligatoire d’une épreuve de conduite éco-responsable (économie de carburant et réduction de CO₂).
  • Renforcement des compétences numériques : traçabilité en temps réel via tablette et télémédecine.

À Paris, Lyon, Marseille ou dans des centres plus modestes comme Rodez, la Croix-Rouge française et 130 instituts privés délivrent le même référentiel. Le coût moyen est de 3 400 € (tarif 2024), mais 72 % des élèves bénéficient d’un financement par Pôle emploi ou Région, selon l’ANFH.

Qu’est-ce que le permis ambulance ?

En plus du DEA, il faut détenir le permis CATEC – Conduite Ambulance Transport de Catégorie. Délivré après 250 kilomètres de conduite supervisée, il autorise la conduite de véhicules sanitaires légers (VSL) et d’ambulances de catégorie B. Bonus : le taux de réussite national atteint 96 %.

Comment intégrer l’école d’ambulancier ?

La question revient souvent sur les forums : faut-il passer un concours ? Depuis l’arrêté du 26 janvier 2006, point de concours proprement dit, mais une sélection en deux temps :

  1. Dossier de candidature avec certificat médical, casier judiciaire vierge et attestation de vaccination (hépatite B, diphtérie-tétanos-poliomyélite).
  2. Entretien oral de 20 minutes devant un jury (ambulancier, infirmier, formateur). Objectif : évaluer motivation, gestion du stress et connaissance du métier.

Bon à savoir : les titulaires du baccalauréat ASSP, des diplômes d’aide-soignant ou d’auxiliaire de puériculture sont dispensés de l’oral.

Pour booster vos chances :

  • Préparez des exemples concrets où vous avez géré une situation d’urgence (secours routier, service civique).
  • Révisez la nouvelle doctrine de l’Hémostase par garrot tourniquet lancée par la Haute Autorité de Santé en 2022.
  • Montrez une conscience citoyenne : donnez une statistique, par exemple « en 2023, 67 % des arrêts cardiaques extra-hospitaliers sont survenus à domicile ».

Compétences clés et réalités du terrain

Être ambulancier, c’est « piloter entre la vie et la mort », confie Nadia, 34 ans, diplômée à Rennes et en poste au CHU de Nantes depuis 2018.

Une journée type derrière la sirène

06 h 30. Vérification du matériel : scope cardio, défibrillateur, oxygène.
08 h 10. Premier transport secondaire vers l’Institut Bergonié (Bordeaux, cancérologie).
11 h 45. Alerte rouge sur l’A89 : accident de poids lourd. Arrivée sur zone en 9 minutes grâce aux couloirs de secours, concept inspiré des autoroutes allemandes.
15 h 00. Désinfection complète du véhicule (norme NF EN 14885) avant un transfert néonatal.
20 h 30. Debriefing avec l’équipe SMUR, partage d’images échographiques envoyées en temps réel.

D’un côté l’urgence, de l’autre l’écoute

  • D’un côté, l’adrénaline : vous portez un patient de 120 kg quatre étages sans ascenseur, la minuterie tourne.
  • De l’autre, l’empathie : un enfant polytraumatisé pleure, vos mots rassurants comptent autant que l’oxygène.

Cette dualité forge le « professionnalisme chaleureux » que plébiscitent les familles. Selon une enquête IFOP (mai 2023), 91 % des Français jugent l’ambulancier « indispensable » et 78 % le voient comme « un repère humain dans la crise ».

Compétences incontournables

  • Gestion du stress (prise de décision rapide).
  • Orientation géographique et usage du GPS médical cartographié.
  • Techniques de levage pour prévenir les TMS : 23 % d’arrêts maladie évitables (rapport CNAM 2022).
  • Communication interprofessionnelle : savoir transmettre un Glasgow à l’infirmier régulateur sans jargon superflu.

Débouchés et perspectives 2024-2030

Le marché explose. La DARES prévoit un besoin de 6 000 nouveaux ambulanciers chaque année jusqu’en 2030. Trois facteurs y contribuent : vieillissement démographique, désertification médicale et transport sanitaire non urgent (dialyses, radiothérapie).

Options de carrière :

  • SMUR : interventions médicalisées, présentation d’un dossier après 3 ans d’expérience.
  • Transport pédiatrique spécialisé : partenariat avec l’hôpital Necker-Enfants malades, formation complémentaire de 70 heures.
  • Cadre formateur : après 5 ans d’exercice, suivie d’une certification de pédagogie appliquée (INSPE).
  • Gestionnaire de flotte dans une entreprise de 50 véhicules, salaire moyen : 2 700 € brut/mois (données 2024 de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire).

Pourquoi parler salaire ? Parce que le sujet reste tabou. Le revenu médian d’un ambulancier débutant est de 1 650 € brut selon l’URSSAF. Avec les heures supplémentaires de nuit et jours fériés, il peut grimper à 2 100 €. Les conventions collectives 06 et 66 accordent une prime d’ancienneté de 3 % tous les trois ans.

Maillage de compétences complémentaires

Un nombre croissant d’ambulanciers se dirigent vers la formation d’assistant de régulation médicale, l’apprentissage de la gestuelle de manutention ou l’initiation aux soins infirmiers pour élargir leur palette professionnelle. Autant de passerelles que nous détaillons aussi dans nos dossiers « Métier d’aide-soignant » et « Devenir infirmier en 2025 ».


Envie de ressentir le frisson utile d’une sirène qui sauve des vies, sans perdre votre boussole humaine ? La formation d’ambulancier reste l’une des plus courtes portes d’entrée vers le monde de la santé, mais elle requiert une intensité mentale rare. Si, comme moi, vous aimez conjuguer réactivité et compassion, glissez-vous dans le siège conducteur : la route est ouverte. Et n’hésitez pas à partager vos questions ou anecdotes ; la prochaine histoire que nous raconterons pourrait bien être la vôtre.