Formation ambulancier : en 2023, plus de 4 200 nouveaux diplômés ont intégré les services d’urgence, soit +7 % par rapport à 2022 (données DREES). Vous rêvez d’un métier utile, mobile et humain ? Voici le guide précis pour comprendre – et réussir – ce parcours exigeant, de la salle de cours jusqu’aux alarmes du SAMU.
Formation ambulancier : les prérequis à connaître
Avant de démarrer, vérifiez que vous cochez toutes les cases :
- Être titulaire du PSC1 (Prévention et secours civiques, niveau 1) ou d’un équivalent de moins de 2 ans.
- Présenter un dossier médical d’aptitude, conforme à l’arrêté du 26 janvier 2006.
- Maîtriser le français à l’oral comme à l’écrit.
- Détenir le permis B depuis au moins 3 ans (2 ans si conduite accompagnée).
À noter : les instituts agréés exigent souvent un test de positionnement comprenant dictée, calcul mental et entretien de motivation. En 2024, 83 % des candidats l’obtiennent du premier coup selon la Fédération nationale de la mobilité sanitaire.
Zoom historique
La profession est encadrée depuis la loi fondatrice Simone Veil de 1978. Elle fut renforcée par le décret du 11 décembre 2007 créant le Diplôme d’État d’Ambulancier (DEA), désormais incontournable.
Comment se déroule la formation DEA ?
Qu’est-ce que le Diplôme d’État d’Ambulancier ?
Le DEA est une formation de 630 heures réparties entre enseignement théorique (455 h) et stages pratiques (175 h). Il se prépare dans 110 instituts agréés par le Ministère de la Santé.
Un rythme intensif
- Bloc 1 – Urgence et soins (147 h)
- Bloc 2 – Hygiène, sécurité, déontologie (91 h)
- Bloc 3 – Transport et manutention (84 h)
- Bloc 4 – Communication et relation patient (70 h)
- Bloc 5 – Gestion de l’activité professionnelle (63 h)
Les stages, souvent effectués au CHU de Lille, à la Croix-Rouge ou dans une entreprise privée, couvrent :
- Service d’aide médicale urgente (3 semaines)
- Bloc opératoire ou réanimation (1 semaine)
- Entreprise de transport sanitaire (1 semaine)
D’un côté, l’apprentissage académique apporte des bases solides ; de l’autre, les gardes de nuit immergent les élèves dans la réalité parfois brute des arrêts cardiaques ou des accouchements inopinés. Ce contraste forge le sang-froid, compétence vitale.
Évaluations et coût
Chaque bloc est validé par une épreuve pratique ou un QCM national. En cas d’échec, le redoublement partiel est possible durant 5 ans. Le coût moyen : 4 500 € (tarif 2024), souvent financé par le CPF ou Pôle emploi.
Quels débouchés après la formation d’ambulancier ?
Le marché recrute ! France Travail recense 2 400 offres non pourvues fin 2023. Les diplômés exercent principalement :
- 71 % dans des entreprises de transport sanitaire privé
- 19 % au sein des hôpitaux publics (SAMU, SMUR)
- 10 % dans des structures spécialisées (médicalisation d’événements sportifs, rapatriement international)
La grille salariale démarre à 1 827 € brut mensuels (Convention collective nationale, révision 2024). Avec l’ancienneté, la prime de nuit et le statut de conducteur-ambulancier de classe 3, la rémunération peut atteindre 2 400 €.
Et après ? Certains se spécialisent en ambulance de réanimation (UMH), passent le Diplôme d’assistant de régulation médicale ou rejoignent les rangs des sapeurs-pompiers professionnels. Possibilités de mobilité interne fréquemment évoquées par l’AP-HP.
Conseils pratiques pour réussir (et rester passionné)
- Travaillez votre condition physique : le brancard pèse 35 kg, le patient parfois 120.
- Révisez l’anatomie de base : connaître les repères vasculaires rassure le binôme infirmier.
- Cultivez l’empathie : un simple regard rassurant vaut parfois plus qu’une perfusion.
- Gardez une veille réglementaire : nouveaux protocoles INRS, réforme des temps de repos (décret 2023) ou innovations frugales comme les matelas coquille allégés.
« Chaque garde est un film d’action en temps réel », confiait récemment Léa, ambulancière à Montpellier depuis 2019. Elle se souvient d’un transfert néonatal 26 décembre 2022, où une berceuse fredonnée dans l’ambulance a apaisé le nourrisson. Ce détail illustre la dimension artistique et humaine du métier : la technique sert d’abord la bienveillance.
Pourquoi la résilience est-elle capitale ?
Les horaires décalés, l’exposition à la violence routière et l’adrénaline permanente entraînent un taux d’absentéisme de 6,2 % (rapport CNAM 2023). Investir dans la sophrologie, le sport ou un suivi psychologique renforce la longévité professionnelle.
Foire aux questions express
Comment financer la formation ambulancier ?
Le Compte personnel de formation couvre jusqu’à 100 %. Les régions (Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes) proposent des bourses, et l’OPCO Santé peut abonder pour les salariés en reconversion.
Quelles différences entre auxiliaire ambulancier et ambulancier ?
L’auxiliaire suit une formation courte (70 h) et conduit sous la responsabilité de l’ambulancier diplômé, qui porte la responsabilité médicale et administrative du transport.
Pourquoi choisir le DEA plutôt que le certificat européen EMT ?
Le DEA garantit la reconnaissance nationale, les conventions collectives françaises et l’accès aux SMUR. L’EMT reste valable en Scandinavie ou aux États-Unis, mais nécessite des équivalences en France.
Si vous sentez déjà résonner la sirène intérieure, gardez ce guide à portée de main et passez à l’action : visitez un institut, échangez avec des professionnels, testez une garde découverte. Le premier cœur que vous sauverez pourrait bien être le vôtre.
