Bilan respiratoire
Recherche urgence respiratoire
Le bilan ayant éliminé un arrêt respiratoire ou cardio-respiratoire, il suffit d’écoutez, observer et entendre pour reconnaitre une détresse d’origine respiratoire.
La personne étouffe et exprime sa difficulté à respirer. La fréquence est en général rapide et l’amplitude respiratoire faible.
La recherche de signes de gravité est le point essentiel de ce bilan: épuisement, agitation ou désorientation. Si rien n’est fait le coeur s’arrétera par absence d’oxygène.
Les gestes
de secours consistent en alerter, oxygéner et positionner 1/2 assis si conscient et en PLS avec LVA pour l’inconscient.
Avertissement
- Au cours de la progresssion du bilan, si une urgence respiratoire est détectée:
- Le bilan est interrompu pour pratiquer les gestes de secours
Comprendre
Conseil
- Nous abordons la détresse sur l’angle pratique: bilan, transmissions et gestes
- Pour comprendre la détresse respiratoire, il faut revoir:
- anatomie et physiologie respiratoire
- expliquer la détresse
Préalable
Pas d’arrêt respiratoire ou apnée
Le bilan vital n’a pas dépisté d’arrêt respiratoire si la personne est inconsciente ou “absente” (drogué).
- Sentir : un souffle d’air est ressenti sur votre joue
- Entendre: bruit respiratoire
- Regarder: soulèvement du thorax et/ou de l’abdomen
Note
- “a” pour a bsence -> apnée.
- Mais ce terme est plus souvent utilisé pour parler d’apnée volontaire (plongée) si non on dit tout simplement arrêt respiratoire
Pas d’obstruction complète voies aériennes supérieures
La personne peut parler et les circonstantes ne sont pas en faveur de cette asphyxie (repas).
Reconnaitre
Les signes de détresse respiratoire sont repérés grâce aux dires de la victime
si elle parle, mais aussi à ce qu’il voit et à ce qu’il entend.
Ecoutez, Observez, Entendez
Ecoutez (plaintes)
- J’étouffe
- J’ai mal quand je respire
- Je suis gêné pour respirer
Observez (signes)
- Respiration rapide et superficielle
- Respiration lente
- Sueurs en l’absence d’effort ou de fièvre, ce qui traduit un défaut d’épuration du dioxyde de carbone contenu dans le sang
- Cyanose
- Tirage respiratoire
- A du mal à terminer sa phrase
- Agitation, confusion
- Refus de s’allonger
- Cherche à rester en position assise, ce qui rend moins pénible la respiration
- Fait des efforts pour respirer, se tient la poitrine, les muscles du haut de son thorax et de son cou se contractent
- Confuse, somnolente, anxieuse ou agitée, ce qui traduit un manque d’oxygénation du cerveau et une accumulation du gaz carbonique
Chez l’enfant, le battement des ailes du nez et le tirage (creusement au dessus du sternum ou au niveau du creux de l’estomac à l’inspiration) sont des signes de détresse respiratoire.
Entendez
- Changement de la voix
- Une difficulté ou une impossibilité pour parler
- Bruits respiratoires: sifflement, gargouillis…
- Un sifflement traduisant le passage de l’air dans des voies aériennes rétrécies (asthme)
- Des gargouillements traduisant un encombrement des voies aériennes par des sécrétions ou des vomissures
- Des râles traduisant la présence de liquide dans les poumons (noyade, insuffisance cardiaque)
- Toux
Examen respiratoire
Normalement, le thorax ou l’abdomen se soulève à chaque inspiration et un souffle d’air sort par la bouche à l’expiration.
Une main sur le thorax permet de mesurer la fréquence respiratoire et d’évaluer l’amplitude.
Fréquence respiratoire
Attention
- La prise de la fréquence respiratoire est souvent négligée
- Chez une personne inconsciente bien vérifier que la fréquence et amplitude ne sont pas faibles
Fréquences respiratoires (mv/mn) | |
---|---|
Adulte |
12 à 20 |
Enfant (1 à 8 ans) |
20 à 30 |
Nourrisson <1 an |
30 à 60 |
Nouveau-né < 1 semaine |
40 à 60 |
Tachypnée
C’est l’augmentation de la fréquence au-dessus de 20 par minute chez l’adulte.
Bradypnée
C’est la baisse de la fréquence au-dessous de 12 par minute.
Dyspnée
C’est une respiration anormale sans précision de mesures
Amplitude respiratoire
Polypnée
C’est une augmentation de l’amplitude. Elle est rare.
Oligopnée
C’est une respiration superficielle, véritable “va et vient” peu efficace, donc amplitude faible.
Variations d’amplitude
Certaines personnes inconscientes (AVC par ex) peuvent avoir une respiration en cycle, avec une amplitude qui diminue à chaque respiration jusqu’à la pause respiratoire puis reprise progressive jusqu’au cycle suivant.
Rythme ou régularité
On note si la ventilation est régulière, irrégulière ou avec des pauses respiratoires notamment supérieures à 6 secondes.
▷ Voir fiche technique (Mesure fréquence respiratoire)
Conseils
- Il ne faut pas confondre fréquence et amplitude
- Rassurez vous ces termes (tachypnée…)ne sont guère utilisés
- La prise de la fréquence respiratoire donne un chiffre fiable
- Par contre l’amplitude n’est pas mesurable. Elle est très subjective
- Globalement une anomalie importante de la respiration est appelée une dyspnée.
Notes
- Tachy…quelque chose c’est une ↗ de la fréquence respiratoire
- Brady… c’est une ↘ de la fréquence respiratoire
Signes annexes
Efforts respiratoires
Si la détresse respiratoire est importante, surtout lors d’un obstacle incomplet au niveau du pharynx ou du larynx, apparaît :
- un battement des ailes du nez
- un tirage des muscles du cou faisant saillie sous la peau lors de l’inspiration
- un enfoncement du thorax à l’inspiration alors que l’abdomen gonfle. On parle de “balancement thoraco-abdominal”
- la pression à l’intérieur du thorax diminue, toutes les zones molles sont “aspirées” vers l’intérieur, ce qui entraîne un creusement au dessus des clavicules du sternum, et entre les côtes (intercostal).
Bruits respiratoires
Sifflement
à l’inspiration il traduit un obstacle au niveau du larynx, à l’expiration une crise d’asthme.
Respiration “gargouillante”
avec émission par la bouche de liquide et de bulles signe la présence de liquide dans le pharynx due à des réflexes de déglutition défaillants.
Mousse rosée aux lèvres
La présence de plasma mélangé à de l’air évoque un oedème aigu du poumon ou OAP
Toux
C’est une contraction saccadée du muscle diaphragme.
Elle chasse l’air des poumons, mais surtout essaye de faire remonter jusqu’au larynx des sécrétions diverses, appelées expectorations, qui sont présentent dans les voies aériennes inférieures des alvéoles à la trachée.
Elle est plutôt “rassurante” puisque le malade a la force de contracter son diaphragme, pour tenter d’éliminer ces liquides. On parle de désencombrement.
Elle est réflexe (quand on a avalé de travers, par exemple) ou volontaire.
Toux sèche et irritante
Elle ne ramène rien et devient vite pénible et épuisante pour le malade. C’est le seul cas où un antitussif est utile.
Une toux réflexe peut devenir épuisante, notamment lors de l’inhalation de vapeurs toxiques lors d’un incendie.
Toux productive
Le malade crache du pus (infection), de la mousse rose (Œdème Aigu du Poumon) ou du sang aéré (Hémoptysie).
Parole
La personne qui “manque d’air” restreint sa parole qui devient brève.
Si le larynx ou l’épiglotte est atteint, la voix change, devient aphone voire absente.
Attitude
La personne consciente adopte la position demie assise, la bouche ouverte pour essayer de mieux respirer.
Souvent il réclame d’ouvrir la fenêtre.
Attention
- Si une personne refuse de s’allonger
- RESPECTER ce choix
- De toute façon sauf inconscience, la personne est installé demi assis
- à l’enfant fébrile, sans voix, pencher en avant (Voir épiglotitte)
Signes cutanés (peau)
Cyanose
C’est la couleur bleue des lèvres, des oreilles et des mains, notamment des ongles.
Elle traduit un manque d’oxygène ou hypoxie, mais les extrémités sont aussi bleutées et froides lors d’un état de choc ou d’une température basse.
La saturation (SaO2) baisse en dessous de 95 %. (Mesurable par l’oxymétre de pouls)
Note
- Chez une personne consciente en détresse respiratoire, il faut rapidement mesurer la saturation avant de pratiquer l’oxygénothérapie
Sueurs
Associées à un encombrement et une cyanose, elles traduisent l’accumulation du gaz carbonique ou hypercapnie, due à une asphyxie.
Des sueurs isolées ont une autre origine : violente douleur, émotion, malaise, état de choc, manque de sucre (hypoglycémie) , ou de la fièvre.
Oedeme de la face
sa présence associée à ue détresse respiratoire traduit un oedeme de Quincke du à une réaction allergique ou une piqure d’insecte.
Signes neurologiques
Il est important de rappeler qu’une agitation, une confusion, voire un coma ont souvent pour origine une asphyxie.
Attention
- Ne pas tomber dans le piège
- Agitation = éthylisme
- Pensez TOUJOURS à vérifier l’absence de détresse respiratoire devant tout signe neurologique
Signes cardiaques
Le manque d’oxygène et l’accumulation de gaz carbonique entraînent indirectement des modifications du pouls et de la tension.
Il est d’abord accéléré (tachycardie). Mais attention, lorsque l’hypoxie est très intense, le coeur souffre et va “craquer” avec pouls lent (bradycardie) puis arrêt (asystolie).
Le problème est de savoir quand ? Très rapidement chez le jeune enfant, plus tardivement chez le jeune mais tout dépend du degré de l’asphyxie.
Examen du thorax
Lors d’un accident, l’examen du thorax est obligatoire, bilatéral, comparant le côté droit et gauche.
▷ Savoir + : voir traumatologie -> trauma thorax
Auscultation pulmonaire
A travers la paroi, on peut entendre le bruit des alvéoles qui se déplissent à chaque inspiration.
Pour cela on utilise un stéthoscope.
Son usage est réservé aux médecins
Prise de la SpO2
Si un oxymétre de pouls est disponible, il est préférable de mesurer la SpO2 avant de décider d’oxygéner devant une détresse respiratoire.
La SpO2 doit être supérieure à 95-97 %.
Elle est mesurée au bout du doigt avec une pince appelée oxymètre de pouls
▷ Savoir +: voir oxymètre (M2)
▷ Voir fiche technique (Mesure SpO2)
Ventilation
|
à ………../mn
|
SaO2:……………………..
|
□ irrégulière
|
□ pauses
|
□ toux
|
---|---|---|---|---|---|
□normale
|
□ superficielle
|
□ ample
|
□ inefficace
|
□ absente
|
|
Bruits
|
□ silencieuse
|
□ ronflements
|
□ sifflante
|
□ encombrée
|
□ mousse rosée
|
Coloration
|
□ normale
|
□ sueurs
|
□ paleur
|
□ cyanose
|
En Résumé:
- F : Fréquence
- A : Amplitude
- R : Régularité
- M : Mesure Saturation
Critères de gravité
C’est l’expérience qui permettra de bien repérer les critères de gravité qui rendront obligatoire l’alerte au 15.
Au moindre doute, il est préférable de passer un bilan au SAMU.
Encore faut-il qu’il soit exact. La plus grosse erreur serait de minorer le tableau clinique.
Quelques conseils pour débusquer un cas grave :
- la personne s’agite ou est de plus en plus confuse
- la cyanose apparait ainsi que des sueurs
- la personne est très encombrée
- le coeur s’accélère ou pire de rapide, brutalement devient lent (surtout chez l’enfant)
- épuisement respiratoire: disparition de la toux, du tirage, de l’encombrement
- a du mal à parler
Attention
- Le piège :
- L’épuisement respiratoire masque les signes respiratoires
Conclusion
Bilan normal
La fréquence respiratoire est de 12 à 20 par mn, régulière, sans gène ni bruit.
Ventilation
|
à ….14..…../mn
|
SaO2:…....98…..…………..
|
□ irrégulière
|
□ pauses
|
□ toux
|
---|---|---|---|---|---|
normale
|
□ superficielle
|
□ ample
|
□ inefficace
|
□ absente
|
|
Bruits
|
silencieuse
|
□ ronflements
|
□ sifflante
|
□ encombrée
|
□ mousse rosée
|
Coloration
|
normale
|
□ sueurs
|
□ paleur
|
□ cyanose
|
Asphyxie
Lors d’une détresse respiratoire, il y a le plus souvent une augmentation de la fréquence avec une amplitude faible.
En terme plus simple, la personne respire vite et superficiellement.
Ventilation
|
à ….22.…../mn
|
SaO2:…..89………………
|
□ irrégulière
|
□ pauses
|
□ toux
|
---|---|---|---|---|---|
□ normale
|
superficielle
|
□ ample
|
□ inefficace
|
□ absente
|
|
Bruits
|
□ silencieuse
|
□ ronflements
|
□ sifflante
|
encombrée
|
□ mousse rosée
|
Coloration
|
□ normale
|
sueurs
|
□ paleur
|
cyanose
|
Paralysie respiratoire
Lors d’une paralysie de la respiration fréquence et amplitude sont faibles.
En général elle est associée à une inconscience.
La consommation en oxygène est faible d’où l’absence de cyanose en géneral.
Ventilation
|
à …6…../mn
|
SaO2:…....95.…………..
|
□ irrégulière
|
pauses possibles
|
□ toux
|
---|---|---|---|---|---|
□ normale
|
superficielle
|
□ ample
|
□ inefficace
|
□ absente
|
|
Bruits
|
silencieuse
|
□ ronflements
|
□ sifflante
|
□ encombrée
|
□ mousse rosée
|
Coloration
|
normale
|
□ sueurs
|
□ paleur
|
□ cyanose
|
Cas particulier
Fréquence rapide et amplitude forte peuvent surprendre
L’origine est multiple et complexe : de la simple émotion au coma diabétique en passant par un coma traumatique ou une hystérie…
Ventilation
|
à ….22.…../mn
|
SaO2:…..97…………….
|
□ irrégulière
|
□ pauses
|
□ toux
|
---|---|---|---|---|---|
□ normale
|
□ superficielle
|
ample
|
□ inefficace
|
□ absente
|
|
Bruits
|
silencieuse
|
□ ronflements
|
□ sifflante
|
□ encombrée
|
□ mousse rosée
|
Coloration
|
normale
|
□ sueurs
|
□ paleur
|
□ cyanose
|
Autre méthode de synthèse (Source SDIS Calvados) :
- Je recherche en évaluant la respiration sur:
- La Fréquence : sur une minute
- L’Amplitude : (symétrique, soulèvement de la cage thoracique)
- La Régularité : (régulier ou irrégulier)
- Je recherche en observant :
- Les sueurs : front et lèvre supérieure
- La cyanose : ongles, doigts, lobes des oreilles
- Les efforts respiratoires :
- contraction des muscles du haut du thorax et du cou,
- battement des ailes du nez (enfant et nourrisson)
- La position de la victime : refus de s’allonger.
- Je recherche en écoutant :
- Les bruits ventilatoire : sifflements, gargouillements, ronflements
- (une ventilation normale est silencieuse)
- Les plaintes de la victime :
- je suis gêné pour respirer, j’étouffe, j’ai mal,
- je suis essoufflé, j’ai du mal à parler
- Je complète en évaluant :
- La saturation en O², si j’ai le matériel
Pourquoi ?
L’ambulancier n’a pas en théorie à rechercher la cause de la détresse.
Néanmoins certaines asphyxies nécessitent des gestes spécifiques et surtout des gestes à ne pas faire. Il faut donc pourvoir les reconnaitre.
Conseil
- Les causes sont abordées rapidement.
- pour en savoir +, se reporter au chapitre maladies qui détaille certaines détresses respiratoires
Obstruction partielle des voies aériennes supérieures
Contrairement à l’obstruction totale, la personne respire et parle
- Ne faire ni claques dans le dos, ni de manœuvre d’Heimlich
- Encore moins de mettre les doigts dans la bouche !
- Bien installer la personne en position de confort (1/2 assis) (celle qu’elle réclame)
- Faire tousser (la victime est souvent capable d’expulser elle-même le corps étranger
- Avis au centre 15
- Oxygéner
Laryngite ou épiglottite
Au cours d’une infection, l’enfant présente une détresse respiratoire avec tirage et changement de la voix.
L’épiglottite est une forme grave de laryngite. Les bactéries se logent dans l’épiglotte qui grossit et risque par son poids de basculer en arrière et de faire clapet.
▷ Savoir + : voir Pédiatrie (M2)
Attention
- Epiglottite:
- Ne JAMAIS allongé l’enfant mais toujours en position demi-assise penché en avant
- Car la mise en position à plat entraîne parfois un arrêt cardiaque
Crise d’asthme
Il s’agit de toux irritante, de sifflement surtout à l’expiration, d’essoufflement, d’une sensation désagréable de manquer d’air.
L’expiration est plus longue, active.
Au plus fort de la crise, il n’y a pas plus de toux.
La sensation de soif d’air est majeure avec une forte angoisse
▷ Savoir + : voir Maladies respiratoires -> asthme (M2)
Signes de gravité
Il est important de bien reconnaître les critères de gravité:
- Soif d’air intense, avec impossibilité de parler, car le souffle est court
- Sueurs et cyanose sont des signes d’asphyxie (hypoxie et hypercapnie)
- Tachycardie.
- puis somnolence voire inconscience.
- prise de plus en plus importante de spray (médicaments bronchodilatateurs)
Dans ce cas la situation est très grave. L’intervention d’un SMUR est indispensable.
Un arrêt cardio-respiratoire, même chez une personne jeune est possible.
Oedeme de Quincke
Le gonflement rapide de la peau de la face peut gagner les voies aériennes supérieures. Elle due à une allergie ou une piqure d’insecte
▷Savoir +
Maladie pulmonaire ou cardiaque
Inutile de savoir faire la différence entre une infection pulmonaire sévère, un oedème aigu du poumon ou une insuffisance cardiaque, ce qui est important c’est de bien repérer les critères de gravité.
Les gestes de secours sont classiques: Alerter – Positon 1/2 assise – Oxygéner – Surveiller
Coma
Toute personne inconsciente risque d’associer à la détresse cérébrale une détresse respiratoire.
◁ revoir comprendre coma et détresse respiratoire
Quoi faire ?
Personne consciente
Alerter
Toute détresse respiratoire donne lieu à un appel au 15 pour bilan et avis
Position 1/2 assise
C’est LA Position.
D’ailleurs le malade la réclame.
Seul exception le traumatisé conscient avec douleur dorsale (rachis)
Oxygéner
Elle ne peut être que bénéfique pour l’asphyxié.
Il s’agit d’une inhalation puisque la personne respire.
La restriction pour l’insuffisant respiratoire chronique (effet paradoxale de l’oxygène) n’est plus d’actualité..
9 litres / mn est largement suffisant voir moins si la personne est mal à l’aise sous son masque.
Assister le patient dans la prise de son traitement
Le patient qui fait une poussée aigue d’une maladie chronique respiratoire prend des médicaments.
Souvent comme l’asthmatique, il a appris à gérer et adapter son traitement.
Il peut donc de sa propre initiative
prendre une prise supplémentaire comme un spray bronchodilatateur chez un asthmatique.
Plus délicat, le médecin régulateur du 15 peut ordonner après analyse du bilan transmis la modification du traitement.
Attention
- Si la détresse respiratoire persiste voire s’aggrave chez un asthmatique
- Que le spray bronchodilatateur a été utilisé plusieurs fois sans réelle amélioration
- La situation est grave. L’intervention médicale doit être rapide
Surveiller
Surtout si la détresse respiratoire persiste et l’origine n’a pas été supprimée, il faut rester attentif.
La surveillance visuelle est indispensable et surtout permanente.
A tout instant la situation peut se dégrader:
- épuisement respiratoire avec disparition des signes de lutte
- ralentissement de la fréquence respiratoire puis arrêt respiratoire
- somnolence puis inconscience
- bradycardie (pouls lent) puis disparition du pouls carotidien
Attention
- Le pouls carotidien sera pris en permanence
- Dès l’absence de pouls la personne est allongée et le massage cardiaque débuté
- L’inhalation sera remplacée par une insufflation au ballon
- L’arrêt cardiaque d’origine anoxique (absence d’oxygène) ne réagit pas ou peu à la défibrillation
En résumé (PSE)
- Installer la victime dans une position confortable pour lui permettre de mieux respirer,
- lui proposer la position demi assise ou assise
- Desserrer tous les vêtements qui peuvent gêner la respiration
- Expliquer à la victime votre action pour la réconforter
- Administrer de l’oxygène pour augmenter la teneur en oxygène de l’air inspiré et diminuer les conséquences de la détresse
- Transmettre les informations recueillies pour obtenir une aide médicale
- Surveiller la victime en attendant l’arrivée d’un renfort
Une victime consciente en détresse respiratoire ne doit jamais être allongée : la position assise ou demi assise libère les mouvements du diaphragme et améliore la respiration
Personne inconsciente
Alerte
Toute personne inconsciente et en détresse respiratoire demande l’intervention d’un SMUR. L’appel au 15 est absolu.
PLS
Malgré la détresse respiratoire, la personne est mise en position latérale de sécurité.
Cette position est compatible avec la liberté des voies aériennes.
LVA
Il faut vérifier immédiatement qu’un corps étranger ou un obstacle naturel comme la langue n’obstrue pas le pharynx ou le larynx.
Si le coma est profond un doigt est introduit dans la bouche pour vérifier l’absence de corps étranger.
Un dentier est enlevé.
- La tête est mise en hyperextension
- La mâchoire est subluxée
- Une canule est introduite dans la bouche
- Au besoin les sécrétions sont aspirées
Oxygéner
Une inhalation d’oxygène si possible par masque à haute concentration est mise en place
Surveiller
En attendant l’arrivée de l’équipe médicale, la personne sera surveillée en permanence.
Arbre décisionnel
Fiches techniques et mémos
Points clefs
- Ecoutez:
la personne parle et dit “j’ai du mal à respirer, j’étouffe” - Observez:
- Respiration en général rapide et superficielle
- cyanose et sueurs
- agitation possible
- Refuse de s’allonger
- Toux rassurante
- Attention aux signes respiratoires masqués lors de l’épuisement
- Conscient + détresse = 1/2 assis
- Inconscient + détresse = PLS + LVA
- Toujours oxygéner
- Alerter
- Risque d’épuisement et d’arrêt cardiaque
- Défibrillation peu efficace dans l’arrêt d’origine respiratoire
Conseil
- Le cours est téléchargable à la fin du chapitre bilan ou à la page téléchargement
- Les exercices sont disponibles à la fin du chapitre bilan ou à la page exercice
- Savoir + : Voir les maladies respiratoires
- Prise des constantes : Voir module 2, examen clinique et physiologie des constantes