Accident Vasculaire Cérébral (A.V.C. )
Accident Ischémique Transitoire (A.I.T.)
- Comprendre
- Signes
- Eléments à rechercher (Bilan)
- Causes
- Gestes à faire
- Transport urgent
- Prévention
- Transport séquelles AVC
- Points clefs
Dans l’Accident Vasculaire Cérébral, un vaisseau du cerveau est bouché ou éclaté.
On parle de ” congestion cérébrale”, attaque ou ictus.
C’est une cause importante de mortalité. En effet un malade sur 5 meurt dans le mois qui suit.
Surtout c’est la première cause d’handicap moteur comme:
–
l’hémiplégie (paralysie de la moitié du corps)
– l’aphasie (troubles de la parole)
Elle concerne non seulement des personnes âgées mais aussi des plus jeunes.
Il se manifeste par des signes neurologiques variés:
– de la simple perte de connaissance de quelques secondes au coma profond
–
persistance de la conscience avec paralysie périphérique (hémiplégie) ou/et trouble de la parole (aphasie).
Dès l’alerte le patient doit pouvoir bénéficier d’une I.R.M. le plus vite possible puis être dirigé sur une unité neuro-vasculaire de soins intensifs neurologiques.
L’AVC n’est plus une fatalité. Au même titre que l’infarctus où des moyens ont été mis en œuvre, il faut faire de même.
Comprendre
“L’enseignement en physiopathologie doit être suffisant pour permettre au candidat d’identifier les signes d’alerte afin de mettre en œuvre les procédures d’urgence adaptées, sans entrer cependant dans un niveau de détails trop important afin de rester dans le cadre des missions de l’ambulancier.
Rappel anatomique
Le cerveau reçoit du sang artériel via l’aorte puis les carotides.
Chaque zone du cerveau est vascularisée par des vaisseaux de plus en plus fins.
Rappel physiologique
Toutes les cellules du cerveau ont besoin pour vivre d’oxygène et d’autres énergies comme le sucre (glucose).
Physiopathologie (Savoir +)
On distingue 2 types de mécanismes principaux :
–
AVC ischémique
– AVC hémorragique
Il est important, pour le médecin de faire la différence car le caillot se débouche alors que essayer de déobstruer une artère qui saigne aggraverait les choses.
AVC Ischémique (ou infarctus cérébral)
Dans 80 % des A.V.C., un caillot bouche une artère cérébrale qui est déjà rétrécie par du cholestérol ou le sang envoi un embol.
Une partie du cerveau n’est plus irriguée et s’infarcie (comme de la “farce”!). C’est le même mécanisme que dans l’infarctus du myocarde.
On parle aussi d’AVC ischémique (ischémie = manque d’oxygène)
Quelle est la différence entre une thrombose et une embolie ?
La thrombose se forme sur place : un caillot apparait au contact d’une lésion de la paroi artérielle comme une plaque d’athérome ou/et un rétrecissement du vaisseau.
L’embolie se forme à distance (fragment de caillot ou plaque d’athérome qui se détache) et est transporté par la circulation avant de se coincer dans un vaisseau plus petit que le caillot. Le plus souvent il provient de la carotide ou du coeur.
AIT
ou Accident Ischémique Transitoire.
L’AVC est parfois précédé dans les heures ou jours précédents d’un petit signe neurologique de courte durée qu’il ne faudra surtout pas négligé.
Un petit caillot se détache d’un vaisseau et va bloquer momentanément, plus loin la circulation du sang dans une petite zone du cerveau. Cette absence de perfusion ou “ischémie” provoque des signes neurologiques de courte durée car le caillot se volatilise, ne laissant aucune séquelle au cerveau.
MAIS ce caillot peut se reproduire en plus gros. C’est l’A.V.C.
AVC hémorragique
Hémorragie cérébrale
Dans 15 % des A.V.C., après rupture d’une artère cérébrale, le sang se répand et endommage les tissus avoisinants du cerveau.
La déchirure du vaisseau est due à l’usure et souvent favorisée par de l’hypertension (comme un pneu usé surgonflé qui éclate).
Souvent il n’y a pas de traitement spécifique à part le nursing.
▷ Voir vidéo rupture anévrysme (France 5)
Hémorragie méningée
Dans 5 % des AVC, il s’agit d’une hémorragie méningée.
Il faut savoir que 1 à 5 % des adultes sont porteurs d’un anévrysme dans le cerveau .Il s’agit d’une hernie d’un petit vaisseau qui se remplit de sang. Les gens l’ignorent (sauf si on fait une IRM pour autre chose…) et il n’y a aucune conséquence.
Mais 1% par an de ces anévrysmes se déchirent.
Le sang va dans le liquide céphalo-rachidien qui entoure les méninges.
Cet A.V.C. peut survenir chez des gens jeunes, car l’anomalie du vaisseau est de naissance.
Elle frappe 5000 personnes par an en France. Un tiers en meurent, 1/3 survivent avec des séquelles plus ou moins graves (paralysie, trouble de la marche, de la parole…) et 1/3 n’ont pas de séquelles.
Soit le saignement est minime et alertera ou bien il est massif et en quelques heures (voire moins) on a une hémorragie cérébrale avec coma profond qui peut se transforme en coma dépassé. (sujet jeune = prélévement d’organe).
Signes cliniques
Signes avant coureur ou A.I.T. (Accident Ischémique Transitoire)
Dans 10 % des cas, avant l’AVC, quelques heures, quelques jours avant voire beaucoup plus tôt,
le patient a manifesté des signes qui ont été négligé et qui durent de quelques secondes à quelques minutes comme:
–
une perte de conscience très brève comme perdre la télécommande
– est “absent”
–
ne trouve pas ses mots
– difficulter à articuler ou à trouver des mots (jargon incompréhensible)
– diificulté à bouger un bras d’un côté, “engourdissement”
– réduction du champ visuel
Il n’y a AUCUNE douleur.
Il peut s’agit d’un accident ischémique transitoire ou A.I.T. ou d’autre chose
La vraie définition est un “déficit neurologique durant typiquement moins d’une heure avec une imagerie (scanner,IRM) normal”.
Le déficit est variable : moteur, sensisitif, troubles de la parole, visuels.
Surtout son début est brutal et disparait en moins de 10 mn au grand maximum 1 h.
(par ex. se réveiller le matin avec un bras engourdi ne correspond pas à un AIT)
Le patient et leur entourage ont souvent tendance à minimiser cette alerte et à la mettre sur le compte du stress, de la fatigue.
C’est une erreur.
Il faut immédiatement consulter son médecin ou appeler le 15.
Immédiatement un bilan médical poussé et complet (ecg,echo des carotides,IRM) sera pratiqué.
Dans 70 % des cas, il y a un rétrecessiement de la carotide (dite “sténose”) ou d’un trouble du rythme.
Après avoir éliminé une hemorragie du cerveau (scanner ou IRM) , le médecin donnera de l’aspirine ou un autre fluidifiant du sang .
Notes
- 20 % des AVC ont eu un AIT dans les jours précédents
- L’AVC survient AUSSI chez des personnes < 65 ans
- Apparait BRUTALEMENT et DISPARAIT aussu rapidement
- Comme disparait = faussement rassurant. Il faut consulter en urgence
AVC
Le plus souvent l’appel concerne un malaise. ( ◁ Revoir cours malaise )
Il survient spontanément surtout chez le sujet jeune ou après une poussée de tension artérielle.
Rappelons qu’il y a souvent une manifestation clinique brève dans les jours précédents.
Les antécédents du malade sont souvent importants: diabète, hypertension, cardiaque, autre AVC…mais peut aussi survenir chez une personne jeune.
Il se manifeste par des signes neurologiques variés:
– de la simple perte de connaissance de quelques secondes au coma profond
–
persistance de la conscience avec paralysie périphérique (hémiplégie) ou/et trouble de la parole (aphasie).
Découverte tardive
Il n’est pas rare que la personne inconsciente ou ne pouvant pas se relever soit découverte tardivement.
Dans ce cas il faudra être particulièrement attentif à la recherche:
–
hypothermie
– détresse respiratoire
– encombrement pharyngé par fausse route et trouble de la déglutition (voir cercle vicieux)
– escarres
En quelques heures aux zones d’appui (fesses mais aussi face interne des genoux), une zone rouge apparait.
Une deshydratation est recherchée :
–
peau sèche et en la pincant elle garde “le pli”.
– langue est sèche aussi
Eléments à rechercher (Bilan)
Certains signes ne sont pas évidents. L’interrogatoire recherchera antécédents. Les ordonnances peuvent aussi orienter.
Bilan vital
Il est particulièrement attentif en cas d’inconscience.
Il faut dépister le moindre signe de détresse respiratoire
Une poussée aigue d’hypertension artérielle est possible.
Recherche d’une inconscience
Un AVC (surtout hémorragique) peut se manifester par un coma léger ou profond.
Le pouls carotidien est présent et la personne respire.
Avant toute chose, elle est mise en pls.
Vous devez évaluer ce coma puis noter sur la feuille de transport avant de transmettre au 15
La réactivité est testée :
- en secouant les épaules et crier :
- “ça va” “vous m’entendez”
- puis en lui prenant les mains, vous demandez:
- “serrer moi les mains”
- “ouvrez les yeux”
Méthode “EPADONO”
Cette procédure veut dire: Eveil, PArole, DOuleur, NOn réactif.
E -> Éveil = le patient sait ce qui se passe autour de lui, connaît son nom, le jour de la semaine et peut dire où il se trouve.
Pa -> Parole = le patient parle et répond lorsqu’on lui adresse la parole.
Do -> Douleur = le patient ne réagit pas à la parole, mais réagit à un stimulus douloureux (pincer).
No -> Non-réactif = le patient ne réagit pas à la douleur.
Evaluation selon le type de stimulation
Madame, Monsieur “vous m’entendez ?”, “ouvrez les yeux”, “serrez ma main”
La stimulation consiste à secouer les épaules, puis sans réactions, une pression du dos de la main sur le sternum.
En aucun cas on ne doit pincer le mamelon.
Pour ne pas oublier:
- Y : ouverture des Yeux
- V : Réponse Verbale
- M : Réponse Motrice
Ouverture des yeux
- aucune (1)
- sur ordre
- à la stimulation
- spontanée
Réponse motrice
- aucune
- sur ordre
- à la stimulation
- adaptée
- flexion des membres
- inadaptée
- extension des membres (2)
- adaptée
- spontanément
- inadaptée
- adaptée
Réponse verbale
Madame, Monsieur “quel est votre nom”, “quel jour sommes nous ?”,”où sommes nous?”…
- aucune
- sur ordre (3) (4)
- à la stimulation
- spontanément
- incompréhensible (5)
- confuse
- cohérent
Exemple de fiche de bilan, section conscience:
Ouverture des yeux | Réponse verbale | Réponse motrice |
---|---|---|
□ aucune
|
□ aucune
|
□ aucune
|
□ sur ordre
|
□ sur ordre
|
□ sur ordre
|
□ à la stimulation
|
□ à la stimulation
|
□ à la stimulation
|
□ spontanément
|
□ spontanément
|
□ spontanément
|
|
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|
|
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|
Quelques explications:
Ouverture des yeux
(1) sans réaction, l’ouverture des paupières par le sauveteur est possible. Une résistance fait douter de la réalité de l’inconscience
Réponse motrice
(2) il s’agit d’un mouvement d’enroulement et d’extension, de très mauvais pronostic (décérébration), mais parfois n’a aucune explication et n’est pas inquiétant !
On dit que le blessé “fait de la moto”
Réponse verbale
(3) A condition que la personne comprenne le Français
(4) Une personne peut volontairement rester muet (mutique)
(5) Incompréhensible: gémissements, grognement
La profondeur se note par la stimulation .
Il est difficile d’estimer la profondeur du coma.
Plus que la profondeur, le principal est de surveiller l’évolution du coma.
Le coma s’aggrave-t-il ou bien y-a-t’il une amélioration ou la situation reste sans changement ?
On peut essayer de chiffrer l’intensité de l’inconscience.
Pour l’ambulancier, le plus simple est de distinguer : le coma léger d’un coma profond, mais cette évaluation sera très subjective.
Il est facile de confirmer un coma profond aréactif avec ou sans dépression respiratoire
Un coma réactif ne répondra pas à la voix forte mais bouge un peu à la forte stimulation.
Par contre la frontière entre confusion , somnolence et coma léger est plus difficile à évaluer.
La cotation de 1 à 5 est la plus simple mais très subjective:
Coma léger ou stade 1
Réagit à l’appel de la voix après stimulation. Les réflexes de déglutition et de toux sont conservés.
Coma réactif ou coma stade 2
Aucune réponse à la voix forte, mais bouge à la stimulation forte.
Bien que diminués, les réflexes de sécurité sont conservés.
Les fonctions respiratoires et cardio-circulatoires sont peu altérées.
Coma profond ou coma stade 3
Ne réagit plus à la forte stimulation , la langue obstrue le pharynx.
Le malade supporte une canule dans la bouche.
Tous les réflexes de défense et de sécurité ont disparu: réflexe de déglutition, réflexe laryngé, réflexe de toux.
Une assistance ventilatoire est parfois nécessaire.
Coma stade 4
Il n’existe plus aucun réflexe, le pouls et la respiration sont présents mais faiblement.
Une ventilation artificielle est obligatoire.
L’électroencéphalogramme (E.E.G ou enregistrement électrique de l’activité du cerveau) n’est pas plat.
Coma dépassé ou mort cérébrale
l’E.E.G est plat. Le cerveau est mort. Les fonctions vitales sont maintenues artificiellement.
Eliminer une détresse respiratoire associée
Tout coma est potentiellement porteur d’une détresse respiratoire :
- Obstruction des voies aériennes par:
- chute de la langue
- trouble de la déglutition
- encombrement du pharynx
- fausse route
- Paralysie des centres respiratoires
Il y a même possibilité d’associer plusieurs mécanismes.
Il faudra donc toujours évaluer la respiration et noter:
–
fréquence respiratoire
–
amplitude respiratoire
–
efforts inspiratoires
–
bruits
–
cyanose, sueurs ?
Asphyxie par obstruction
La respiration est :
- fréquence rapide
- amplitude faible
- cyanose et sueurs possibles
- encombrement
- liquide dans la bouche
En cas d’obstruction par la chute de la langue, il y a en plus :
- ronflement
- un enfoncement du thorax à l’inspiration alors que l’abdomen gonfle. On parle de “balancement thoraco-abdominal”
- la pression à l’intérieur du thorax diminue, toutes les zones molles sont “aspirées” vers l’intérieur, ce qui entraîne un creusement au dessus des clavicules du sternum, et entre les côtes (intercostal).
Paralysie des centres respiratoires
Si le coma est profond,la respiration est déprimée avec:
- fréquence faible
- ampltude faible
- pas de cyanose, ni sueurs
- pas de bruit
Attention
- Il faut se méfier de cette baisse de fréquence, notamment dans les comas par suicide médicamenteux.
- Comme les autres signes de détresse respiratoire sont absents, si on ne prend pas systématiquement la fréquence respiratoire on peut passer à côté.
Si on ne fait rien : coma et asphyxie s’aggravent.
On peut ainsi comprendre qu’à partir d’un coma léger sans détresse respiratoire, on peut se retrouver un peu plus tard avec une personne en coma plus profond et en grande détresse respiratoire avec cyanose et encombrement. C’est comme une boule de neige en haut d’une pente. En bas elle est plus grosse. Il y a un “cercle vicieux“. Tout s’emballe.
Bilan neurologique
Il sera difficile chez une personne inconsciente.
Mais la plupart du temps le “malaise terminé”, la personne est consciente
Etude de la motricité
On recherchera :
- hémiplégie (paralysie de la moitié du corps à droite ou à gauche)
- paralysie faciale (paralysie d’un côté du visage, bouche de “travers”)
- faiblesse musculaire
- perte de contrôle de la vessie
Au niveau de la face
En demandant à la personne de sourire, un coté reste flasque et ne bouge pas. C’est la paralysie faciale.
A noter que la paralysie faciale est à droite (et non pas à gauche)
– la partie droite de la face correspond à notre bras gauche
– le côté non paralysé tire la bouche vers la gauche
– les rides tombent à droite
Au niveau des membres supérieurs
Chez une personne consciente, il suffit de demander au patient de maintenir les 2 membres étendus à l’horizontale et en fermant les yeux. Un coté peut s’affaisser.
Ou tout simplement
de remuer les doigts ou de serrer fort les 2 mains.
Chez une personne inconsciente, il suffit de prendre les 2 bras et de les laisser tomber sur le thorax. Si un côté est paralysé il tombera plus vite.
Note
- C’est aussi un moyen de dépister un simulateur.
- Comme le bras risque de tomber sur la face et le nez, comme par miracle le membre évite le nez car cela ferait mal !.
Une lésion du cerveau est en général unilatérale à gauche ou à droite.
L’examen neurologique recherche une différence entre le côté droit ou gauche et permet de localiser le côté atteint (le scanner ou l’IRM le confirmera).
On parle de signe de localisation.
Au niveau des membre inférieurs
On demande de bouger les orteils puis (en l’absence de traumatisme) de soulever l’ensemble des 2 membres.
Etude de la sensibilité
On recherche une perte de sensibilité, un engourdissement d’une partie du corps
Etude de l’élocution (parole)
Il y a souvent des troubles du langage ou de la compréhension.
On demande au patient de répéter une phrase.
On dépiste soit une articulation difficile, parole impossible, incompréhension (aphasie)
L’aphasie est l’impossibilité de parler mais souvent la personne comprend soit oralement ou par écrit.
Etude de la vision
On vérifie l’absence de mydriase (dilatation de la pupille) unilatérale (un seul côté).
On analyse la réactivité à la lumière (réflexe photomoteur)
La mydriase est la dilatation d’une pupille même dans un endroit sombre.
Elle est d’un seul côté contrairement à la mydriase bilatérale de la personne en arrêt cardiaque.On parle d’une mydriase unilatérale aréactive
Les 2 pupilles fermées correspondent à un myosis (ex. intoxication aigue à l’héroine, overdose)
pupille normale |
mydriase |
myosis |
---|
Un examen plus approfondie des yeux consiste à vérifier la symétrie de la taille des pupilles et surtout la réactivité à la lumière.
Cet examen n’est réalisable que si les paupières ne sont pas gonflées ou/et un hématome (après un traumatisme de la face).
Attention une personne peut avoir un oeil de verre !
Normalement la pupille est plus ouverte dans l’ombre et plus fermé dans la lumière (comme le diaphragme d’un appareil photographique qui laisse plus ou moins rentrer de la lumière afin que la photo ne soit pas trop noire ou blanche, sur ou sous exposée).
Donc à l’aide d’une lampe, les yeux orientés vers la pénombre, on centre le faisceau de lumière tour à tour sur les pupilles l’une après l’autre.
Si une pupille qui réagit alors que l’autre non, on parle d’asymétrique.
On recherche des troubles de la vue: chute de la vision totale ou partielle
Etude de l’équilibre
Il y a parfois:
–
perte d’équilibre ou de coordinations des mouvements pouvant ressembler à un état d’ivresse
–
une instabilité de la marche ou des chutes inexpliquées
Signes associés
D’autres signes peuvent être reliés à un AVC comme :
- un mal de tête sévère (céphalée, migraine), soudain et inhabituel, sans cause apparente
- une raideur de la nuque
- la lumière fait mal (photophobie)
- des vomissements en jet
- convulsions
Attention
- Si ces signes sont transitoires, cela ne doit pas rassurer.
- Il peut s’agit d’un accident ischémique transitoire
- Un bilan médical urgent est nécessaire
En résumé dans la forme typique d’AVC, on retrouve :
- Malaise, puis conscience ou obnubilé
- Hémiplégie droite ou gauche
- Paralysie faciale de l’autre côté (bouche “de travers”)
- Troubles de la parole
Retenir : S-T-R
- S pour Smile (sourir)
- T pour Talk (parler)
- R pour Raise (Lever)
- La personne ne peut ni sourire, ni parler, ni lever les bras
Prendre la température
Si la découverte est tardive, ne pas oublier de prendre la température. ( ▷ Revoir technique de mesure)
Il y a risque d’hypothermie.
Antécédents
Les antécédents du malade sont souvent importants et sont donc des “facteurs de risque”.
–
HTA,
– diabète, cholésterol
– tabac, alcool
– obésité
– autre AVC,
– maladie vasculaire : infarctus, artérite
– simple perte de connaissance brève négligée.(A.I.T.)
Il faut noter:
– Age (50 % des AVC ont lieu après 75 ans)
– Traitement contre la tension, le diabète, le cœur, anticoagulants…
Rechercher avec insistance des signes d’A.I.T. “oubliés” (car début et fin très brèves et sans douleur) dans les heures ou jours précédents.
◁ Revoir cours bilan complémentaire
Causes
On emploie souvent des termes variables comme “commotion cérébrale”, “ramollissement cérébral”, “hémorragie cérébrale”…
Tant que l’I.R.M. n’est pas faite mieux vaut utiliser le terme de “suspicion d’A.V.C.”.
L’ambulancier n’a pas à deviner le type d’avc en cours ou d’autres maladies.
On doit se contenter de dépister une détresse respiratoire ou neurologique et de transmettre au centre 15.
Gestes à faire
Principes
Devant un malaise, le sauveteur doit tout mettre en oeuvre pour :
- Mettre au repos
- Observer et interroger pour recueillir les informations nécessaires
- Installer en position d’attente adaptée à son état
- Transmettre ces informations lors de l’alerte afin d’obtenir un avis médical
Position
Mettre en position allongée ou assise selon l’état de conscience.
- PLS si inconscience
- Si jambes surélevées par les témoins, les maintenir
- Si lipothymie persistante mettre les jambes surélevées (ce qui augmente le débit dans le cerveau)
- Assis si reprise totale de la conscience
- Pas de station debout
- Il faut la rassurer en lui parlant sans énervement et la calmer
Maintenir une bonne ventilation
- Dessérer éventuellement cravate, col de chemise, ceinture et tout ce qui peut gêner les mouvements de la cage thoracique
- Libérer les voies aériennes s’il a des signes d’obstruction
- Oxygéner si besoin
- Avoir à disposition un aspirateur de mucosités
Alerter
Bilan au centre 15 pour avis et feu vert du transport vers les urgences pour bilan ou attente du SMUR.
Un avis médical est indispensable car il est difficile de distinguer un malaise sans gravité d’un AVC.
Transport
Les progrès médicaux font que souvent le transport se fera par SMUR et directement vers un centre spécialisé, afin de débuter rapidement un traitement. (Unité Neuro-Vasculaire ou U.N.V)
Si le centre 15 donne le feu vert pour le transport :
- inconscient : PLS.
- conscient :
allonger tête légèrement surélevée - Oxygène en inhalation si nécessaire
- Aspirateur mucosité prêt
- Haricot prêt (Vomissements fréquents)
- Surveillance spécifique: conscience, convulsion
- Surveillance respiratoire, cardiaque et circulatoire
- Frotter les zones rouges (début d’escarres) et nettoyer les zones souillées
A l’hôpital (savoir +)
Une course contre la montre débute. Le patient doit être hospitalisé de préférence dans une unité neurovasculaire afin de pratiquer une IRM.
En présence d’un AVC ischémique , l’équipe médicale doit déboucher le caillot grâce à des médicaments qui seront administrés dans les 4h30 après le malaise.
Il y a actuellement 120 unités. L’objectif est d’avoir en 2014, 140 services.
Il est prouvé que le passage dans ces services diminue la mortalité et les séquelles.
Prévention (Savoir +)
Le meilleur traitement est d’éviter l’apparition d’un AVC grâce à la prévention.
On dépistera les signes d’alerte: accident ischémique transitoire
Facteurs de risque :
–
Hypertension artérielle
– Tabac
– Diabète
– Obésité
– Hypercholestérolémie, pilule contraceptive
– Arythmies et maladies cardiaques
– Drogues
L’AVC survient de plus en plus jeune ( âge moyen passant de 71 ans à 69 ans). Pour la tranche d’âge entre 20 et 54 ans ( de 13 % passant à 18 %).
Cela à cause d’une mauvaise hygiène de vie favorisant obésite et diabète.L’usage de la drogue est aussi en cause.
Chez la femme jeune l’association migraine, tabac, pilule est de très haut risque.
La baisse de 2 points de la tension artérielle diminue de 40 % le risque.
Transport d’une personne ayant fait un AVC
Les accidents vasculaires cérébraux ou A.V.C. donnent souvent des séquelles comme :
- une aphasie ou trouble de la parole
- des troubles de la mémoire
- des troubles du comportement, par exemple la personne peut pleurer spontanément, être irritable et peu coopérante.
- une hémiplégie ( paralysie de la moitié du corps)
Le patient aura donc besoin de consultations et de kinésithérapie ou d’hospitalisation en centre de rééducation/moyen séjour.
C’est pourquoi l’ambulancier transportera souvent ce type de malade.
Il s’agit d’une hémiplégique avec ou sans aphasie (c’est à dire de troubles de la parole).
Le membre paralysé est en rétraction.
La marche est difficile. Il faudra donc s’aider d’appareillages.
Avant tout transport il faudra pratiquer un bilan, évaluant son degré de conscience et de ventilation et son déficit de type aphasie, hémiplégie.
On vérifiera si le patient est porteur d’une sonde urinaire, d’une perfusion, s’il a des escarres.
L’ambulancier aidera l’hémiplégique dans ces déplacements. Il faut se renseigner sur les possibilités du malade et sur ses capacités de déplacement.
Même s’il ne peut pas parler il peut comprendre vos paroles. il faut donc expliquer au malade tous les manœuvres à pratiquer. Au besoin on s’aidera d’une ardoise magique car parfois il comprend l’écrit et pas la voix.
Il sera installé sur un drap propre, lisse,maintenu au sec, couché sur le côté sain en protégeant ses talons et coudes en cas d’escarres.
Le membre supérieur sera surélevé et on ne tirera pas dessus. Son membre ne sera pas coincé.
Il sera mobilisé régulièrement et on stimulera les zones de compressions.
Pendant le transport on notera sa conscience et sa ventilation.
La prise de la tension artérielle est utile pour un transport prolongé.
Les perfusions et sonde seront vérifiées.
Pour une simple hémiplégie à mobilité réduite, il faut s’assurer le soutien et le maintien du malade pour éviter la chute, en se maintenant en permanence au contact du malade (bloc hanche-cuisse-genou ) et en le soutenant. S’il a une canne, on se met du côté malade, sinon du côté sain.Un transport en VSL peut alors suffire.
▷ Savoir + : Transport d’un handicapé
▷ Savoir + : Cours ergonomie (M4)
Résumé
Points clefs
- Ne pas négliger les signes d’AIT
- Encourager la victime à consulter un médecin
- AIT = Risque d’AVC ( Début et fin brutal donc faussement rassurant)
- l’HTA est le principal facteur favorisant l’A.V.C. (Accident Vasculaire Cérébral)
- Survient aussi avant 65 ans
- Patient conscient ou inconscient
- Rechercher
- paralysie périphérique : hémiplégie
- paralysie faciale (bouche de travers)
- troubles du langage
- Inconscience
- P.L.S.
- rechercher détresse respiratoire
- Alerter le SAMU
- Comme pour l’infarctus du myocarde, le patient ne doit plus passer par les urgences
- Hospitalisation en service spécialisé (unité neuro-vasculaire)
Répertoire
- Recopier et définir les mots suivants :
- Aphasie, hémiplégie, paralysie faciale
- Céphalée, migraine, photophobie
- Connaître les abréviations :
- AIT, AVC, PC
Liens
Conseil
- Le cours à télécharger et les exercices (quiz, test) sont disponibles à la fin du chapitre ou à la page exercices