Massage cardiaque externe
Les gestes élémentaires de survie (G.E.S.) ont pour but de maintenir une liberté des voies aériennes, de permettre une ventilation pulmonaire et une circulation sanguine efficace sans avoir recours à d’autres équipements.
Les G.E.S. doivent être appliqués selon des règles précises.
La survie est conditionnée par le délai de mise en œuvre de la réanimation qui doit être le plus court possible.
- Pour des raisons pédagogiques, chaque technique de réanimation est étudiée séparément SANS HIERARCHIE.
- Dans le chapitre: gestes de secours on abordera la personne en détresse selon l’ordre de priorité pour le bilan puis la réanimation.
- La technique est sensiblement différente pour le témoin et le professionnel que vous êtes.
L’unique indication est l’inefficacité circulatoire confirmée par l’absence de pouls carotidien.
Le massage cardiaque externe est toujours pratiqué d’emblée en premier.La paume de la main appuye à 90° au niveau de la partie supérieure 1/3 inférieur du sternum, perpendiculairement à l’axe du sternum, les épaules transmettant la force principale. Phases de compression et de relaxation doivent avoir la même durée.
Le rythme des compressions est d’au moins 100 par mn sans dépasser 120 /mn.
Indication
Une seule et unique indication : l’arrêt circulatoire.
La circulation est inefficace d’où le terme “d’inefficacité circulatoire”
On parle plus simplement ” d’arrêt cardio-respiratoire ” ou “d’arrêt cardiaque” même s’il s’agit d’une fibrillation ventriculaire.
Si l’arrêt est brutal, on dit aussi “mort subite”.
Il se reconnaît par:
- inconscience
- absence de pouls carotidien
- ventilation arrêtée
Il doit commencer LE PLUS TOT POSSIBLE.
Technique
Insufflation et/ou MCE ?
Puisque le cœur et la respiration sont liés, le MCE était toujours associé à la ventilation, en privilégiant le cœur qui est prioritaire.
Actuellement on préconise le MCE immédiatement sans ventilation artificielle au début, surtout si la perte de connaissance est brutale.
Le seul MCE sera suffisant sans ventilation artificielle pendant 4 minutes puisque nous avons accumulé un peu d’oxygène d’avance.
Cette attitude est celle enseignée pour le grand public. Libre à vous, si vous êtes 2, et que défibrillateur et insufflateur sont prêts d’associer rapidement MCE+défibrillation et insufflation.
Position
Le patient est placé sur un plan dur et plat ou par terre.
A l’hôpital une planche en bois est interposée entre le malade et le matelas.
On se met à genoux ou on reste debout à coté du sujet, tout près de son thorax.
On recherche la jonction des arcs costaux inférieurs avec le sternum puis on repère l’appendice xiphoïde.
La paume de la main est appliquée au niveau de la partie supérieure du 1/3 inférieur du sternum, perpendiculairement à l’axe du sternum.
Les pointes des doigts sont orientées du coté opposé.
Les doigts sont étendus et légèrement fléchis, ceux de la main supérieure sont également en extension
Info
- Pour le grand public, pour gagner du temps on demande de compresser « au milieu du thorax » sans autre précision
Les coudes en extension, on se penche sur le patient de façon à ce que ses épaules se situent à la verticale du point de compression sternale.
C’est la paume des mains (talon) qui appuie sur le sternum.
L’appui sur le thorax est srtictement sur la ligne médiane, JAMAIS sur le côtes.
Ce sont les épaules qui transmettent la force principale, son poids de haut en bas, perpendiculairement au sternum par intermédiaire de ses bras tendus.
Tout balancement d’avant en arrière du tronc du sauveteur doit être proscrit, les coudes ne doivent pas être fléchis, les bras sont bien tendus.
Réalisation
Une pression ferme mais souple, non brutale est appliquée de façon à ce que le sternum se déplace vers le bas d’au moins 5 cm sans aller au delà de 6 cm, en direction du rachis.
Elle est maintenue, les bras tendus, de façon à ce que le sternum reste comprimé pendant un court instant, puis les épaules sont relevées sans pour autant bouger les mains. Le sternum revient à sa position initiale.
La pression doit être relâchée complètement (le talon de la main qui a comprimé doit rester en place ou très légérement décoller du thorax.
Grâce à une position strictement perpendiculaire, on évite, en principe de casser des côtes.
Il faut surtout bien respecter la période de relaxation après chaque compression.
Info
- Pour le grand public: “appuyer aussi fort que l’on peut”
Coordination
Les phases de compression et de relaxation doivent avoir la même durée.
La méthode consiste à compter de la manière suivante: « et 1 -et 2 – et 3…» en comptant ainsi « et» représente la phase de relaxation, «1» la phase de compression.
Pour le premier témoin d’un arrêt d’origine cardiaque, pas d’insufflation pendant 3-4 mn en attendant le défibrillateur
Pour l’ambulancier si le ventilateur est à porter de main:
30 MCE sont pratiqués d’emblée puis ensuite 2 insufflations.
Le rythme des compressions est d’au moins 100 par mn sans dépasser 120 /mn.
Le ratio entre les compressions et la ventilation est de 30/2.
La durée des 2 insufflations est inférieure à 5 secondes.
Efficacité
Le pouls carotidien est palpé afin de vérifier l’efficacité du MCE, puis pris régulièrement sans MCE, toutes les 2 -3 mn afin de vérifier s’il y a une reprise de l’activité du cœur.
Il y a recoloration de la peau, diminution de la mydriase, voire retour de la conscience.
L’analyse régulière du pouls carotidien ne semble plus l’élément essentiel de la surveillance surtout pour un témoin.
On recommande de remplacer le sauveteur toutes les minutes afin de limiter la fatigue source d’inefficacité.
Durée
Il sera poursuivi jusqu’à l’arrivée des secours spécialisés et/ou du défibrillateur.
Il sera d’autant plus efficace que le délai de mise en route est bref.
Des survies (sans séquelles) sont possibles audelà de 30 mn.
▷ Voir brève sur le blog (Survie à 45 mn de MCE)
Risques
Une mauvaise position des mains, une compression thoracique trop forte ou non verticale peuvent entraîner des lésions graves du thorax (fractures de côtes) et des poumons (contusion) chez la victime et peuvent compromettre sa survie.
La fatigue du sauveteur altère la qualité du massage cardiaque externe, quelques minutes après son début.
Une étude espagnole confirme l’importance de la force musculaire de vos bras.
Plus votre forme physique est bonne, plus vous êtes efficace.
Rappelons que le MCE doit être effectué à une fréquence de 100 à 120 / minute, avec 100 % de compressions au centre du thorax, une dépression thoracique de 50 à 60 mm et un temps égal de compression et de relaxation du thorax à 100 % du temps.
Or au bout de 5 mn, la qualité du MCE diminue surtout la dépression. Les personnes lourdes seront plus efficaces, à l’opposé les petits poids devront compensés en renforçant la force musculaire des bras.
En conclusion, sauveteurs professionnels soyez en pleine forme physique.
▷ Voir fiche compressions thoraciques (PSE)
▷ Voir fiche mce (grand public PSC1)
Cas particulier : enfant (1 à 8 ans)
Chez l’enfant, la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque diffère de celle l’adulte, car la cause la plus fréquente est un arrêt de la respiration.
- Placer le « talon » d’une main immédiatement en dessous d’une ligne droite imaginaire réunissant les mamelons de l’enfant
- Relever les doigts pour ne pas appuyer sur les côtes
- Se placer bien au dessus de l’enfant, à la verticale de sa poitrine et bras tendu
- Réaliser les compressions thoraciques, à une ou deux mains (fonction de la force physique du sauveteur), pour « enfoncer » le sternum d’environ 1/3 de l’épaisseur du thorax de l’enfant
- Poursuivre les compressions thoraciques à une fréquence d’environ 100 fois par minute
- Après 30 compressions enchaîner avec 2 insufflations (ou 15 compressions/2 insufflations selon l’age)
Le thorax doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression qui doit impérativement être relâchée complètement (le talon de la main qui comprime se décolle légèrement du thorax) pour que l’efficacité des compressions thoraciques soit maximale, afin de permettre au coeur de bien se remplir de sang.
Cas particulier: Nourrisson (<1 an)
Il se fait avec les doigts.
Le sternum est rapproché de la colonne vertébrale
– soit avec l’index et le médius d’une main,
– soit avec les 2 pouces
Le cœur est situé au même emplacement que l’adulte, le
point de compression est donc situé sur le 1/3 inférieur du sternum.
Le degré de compression dépend de l’âge et varie de 1,5 cm à 2,5 cm.
La fréquence des compressions est chez le nouveau né et le
nourrisson de 120/mn
Localiser le sternum du nourrisson et placer la pulpe de deux doigts d’une main dans l’axe du sternum, une largeur de doigt au-dessous d’une ligne droite imaginaire réunissant les mamelons de l’enfant)
- Comprimer régulièrement le sternum avec la pulpe des deux doigts, d’environ 1/3 de l’épaisseur du thorax du nourrisson, à une fréquence de 120 fois par minute.
- Après 30 compressions, ramener la tête du nourrisson en position neutre, élever le menton et réaliser 2 insufflations
- Replacer la pulpe des doigts immédiatement à la bonne position et réaliser 30 nouvelles compressions
- Continuer d’alterner 30 compressions sternales avec 2 insufflations comme chez l’adulte et l’enfant (ou 15 compressions/2 insufflations)
Le thorax doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression qui doit impérativement être relâchée complètement (la pulpe des doigts qui compriment se décolle légèrement du thorax) pour que l’efficacité des compressions thoraciques soit maximale, afin de permettre au coeur de bien se remplir de sang.
Points clefs
- Pouls carotidien= 0
- MCE toujours en premier
- Perpendiculairement à l’axe du sternum
- Les épaules transmettent la force principale avec appui ferme
- Phases de compression et de relaxation de même durée
- Rythme compressions entre 100 et 120 /mn
- Ratio compressions/ventilation de 30/2
Conseil
- Les gestes de secours avec l’ordre d’utilisation seront abordés au chapitre correspondant
- Le cours est téléchargable à la fin du chapitre RCP ou à la page téléchargement
- Les exercices sont disponibles à la fin du chapitre RCP ou à la page exercice