Traumatologie

par | 28 Sep 2023 | m1

Traumatisme de la colonne vertèbrale (rachis) ▽ Notions de base ▽ Bilan ▽ Gestes La complication d’une fracture du rachis, c’est la paralysie (paraplégie ou tétraplégie). L’examen du rachis recherchera toute douleur provoquée et testera la motricité et la sensibilité des 4 membres. Chez une personne inconsciente (trauma crânien), on fera comme si le rachis […]

rachis 2rachis 1dos 1Traumatisme de la colonne vertèbrale (rachis)

▽ Notions de base

▽ Bilan

▽ Gestes

La complication d’une fracture du rachis, c’est la paralysie (paraplégie ou tétraplégie).
L’examen du rachis recherchera toute douleur provoquée et testera la motricité et la sensibilité des 4 membres.
Chez une personne inconsciente (trauma crânien), on fera comme si le rachis était atteint.

Toutes les techniques de réanimation sont compatibles avec une lésion rachidienne.
Maintien de la tête en position neutre et mise en pls d’un comateux tout en tractant l’axe tête-cou-tronc.
L’immobilisation du rachis cervical se fera par la mise en place d’un collier cervical.
Pour le dos, le mieux est d’utiliser un matelas coquille.


 

Notions de base

Niveau d’acquisition et limites d’exigence:
L’enseignement en physiopathologie doit être suffisant pour permettre au candidat d’identifier les signes d’alerte afin de mettre en œuvre les procédures d’urgence adaptées, sans entrer cependant dans un niveau de détails trop important afin de rester dans le cadre des missions de l’ambulancier.

Rappel anatomique et physiologique

◁  Revoir cours anatomie du squelette


  • Anatomie
  • Vertèbres
  • Moelle épinière
  • Physiologie

 

Le rachis ou colonne vertèbrale est constitué d’un empilement de vertébres.
Au milieu passe la moelle épinière.

 

Il y a 7 cervicales, 12 dorsales, 5 lombaires plus le sacrum et coccyx.
Le rachis est donc un empilement de vertèbres qui s’articulent entre elles.

rachis 3   rachis 4 rachis 5

 

disque 2Au milieu de la vertèbre, un trou permet le passage de la moelle épinière.

La colonne vertébrale protège la moelle épinière, qui passe dans le canal rachidien.

De là partent entre chaque vertèbre, de chaque côté, les racines des nerfs

La moelle ne descend pas au dessous de la première vertèbre lombaire.

En dessous, il y a les nerfs pour les membres inférieurs dont le nerf sciatique.

moelle 2  moelle 4

 

moelle 3La moelle épinière est une énorme gaine, prolongeant le cerveau.
Elle est constituée de nombreux nerfs:
– qui sortent (nerfs moteurs)
– ou entrent (nerfs sensitifs)

C’ est donc le lieu de passage de milliers de” fils électriques” qui montent à la tête (fibres sensitives) ou descendent vers les muscles ( fibres de commande motrice) mais aussi les nerfs du système sympathique et parasympathique .

Une section ou compression de la moelle épinière va entrainer paralysie et insensibilité et troubles de la tension artérielle.

Commande de la respiration

L’ordre de contraction des muscles de la respiration vient du cerveau plus précisément du tronc cérébral ou bulbe.
De là des nerfs descendent dans la moelle épinière puis sortent pour aller aux muscles respiratoires.

Les nerfs stimulant le diaphragme

Ils sont au nombre de 2 et sortent de la moelle épinière très tôt avant la 4 ème vertèbre cervicale (C4), pour cheminer ensuite dans le cou puis dans le thorax.
Si la section traumatique a lieu avant C4, la respiration est pratiquement impossible.

Les nerfs stimulant chaque muscle intercostal

Ils sortent au niveau de la vertèbre correspondante.
Par ex: stimulation 4 ème espace intercostal = sortie entre la 4 ème et 5 ème vertèbre.
Si la section traumatique a lieu après C4, comme les nerfs du diaphragme sont sortis, la respiration diaphragmatique est fonctionnelle.

commande respiratoire

Tonus vasculaire

En permanence le cerveau commande aux vaisseaux de se contracter un peu (via le système sympathique). En cas de section de la moelle certains vaisseaux se dilatent et la tension baisse.

Régulation cardiaque

Le coeur est autonome et bat tout seul. Mais il reçoit des commandes du cerveau pour changer de rythme. En cas de section très haute (avant C4) lors d’une stimulation (comme une aspiration) le coeur peut ralentir voir s’arrêter.


 

Lésions

Circonstances

Le traumatisme de la colonne vertébrale est du :

  • à un mouvement forcé (par ex. : le coup du lapin au niveau du rachis cervical)
  • un choc dans l’axe vertical entraînant un tassement des corps vertébraux les uns sur les autres, par ex. : chute d’une grande hauteur ou défenestration (passage par une fenêtre)
  • un choc direct

En général, le choc est violent.

rachis fracture 2rachis fracture 1Type de lésions

Le traumatisme se traduit par une entorse, luxation, ou fracture, mais la gravité se situe au niveau de la moelle épinière.

Complications

La moelle est parfois comprimée par un hématome ou sectionnée après un déplacement de vertèbres.
Ces fractures sont souvent instables, à la moindre mobilisation l’atteinte de la moelle peut s’aggraver.

Selon le niveau de la lésion, il y a risque :

paraplégie : paralysie et insensibilité des 2 membres inférieurs

tétraplégie : paralysie et insensibilité des 4 membres, avec atteinte totale ou partielle des mouvements respiratoires.

Si la moelle épinière est sectionnée, la paralysie est définitive.
Si elle est comprimée, il faut opérer en urgence afin d’éviter que la moelle souffre trop.
De toute façon, Il faut souvent opérer le plus rapidement possible afin de stabiliser le rachis

paraplegie 1

Section de la moelle (en vert) par fracture rachis

paraplegie 2

Compression moelle par hématome

 


  ▽ Schémas des différentes paralysies selon le niveau ▽

 

Tétraplégie haute ( avant C4)

Paralysie/insensibilité 4 mbs et paralysie totale respiratoire

tetraplegie-C2

Tétraplégie basse (C4-C7)

Paralysie/insensibilité 4 mbs et paralysie partielle respiratoire

tetraplegie C6

Paraplégie haute (D1-D6)

Paralysie/insensibilité 2 mbs inférieurs et paralysie très partielle respiratoire

paraplegie d2

Paraplégie basse (D12-L1)

Paralysie/insensibilité 2 mbs inférieurs

paraplegie D11


▷ Voir vidéo paraplégie (allo docteur, France 5)

Bilan

Bilan vital

Rappelons que chez tout blessé, il faut toujours commencer l’examen par un bilan vital comprenant:

  • conscience
  • ventilation
  • circulation

Les gestes de secours seront prioritaires et appel au centre 15.

Attention

  • Tout traumatisé est considéré comme atteint du rachis jusqu’à preuve du contraire

Si d’emblée, on constate que le blessé conscient est dans l’incapacité de bouger les 4 membres (tétraplégie), une analyse minutieuse de l’état respiratoire est importante, notamment la recherche d’une fréquence basse avec une amplitude faible non bruyante et en sans cyanose, donc peu visible.
La tension artérielle peut baisser sans hémorragie (dilatation des vaisseaux).

◁ Revoir bilan vital

Examen détaillé du rachis

rachis cerrvicalLe blessé peut se plaindre spontanément d’une douleur au niveau du cou ou du dos, mais s’il est inconscient il ne peut décrire une douleur, il faut toujours faire comme s’il avait un traumatisme du rachis.

Une main glissée dans le dos provoque la douleur signant le traumatisme du rachis, sans pouvoir préjuger de sa gravité.

Il faut rechercher des signes déficitaires :

  • paralysie des membres
  • insensibilité

Il ne faut pas se contenter d’une recherche d’une paralysie massive.
Des petits signes ont une grande valeur:

  • baisse de la force d’une zone musculaire
  • paresthésies (fourmillements)
  • fuite anale (à ne pas négliger, bien transmettre au centre 15)

L’insensibilité se recherche si possible par toucher, piqure (épingle) et froid (glaçon ou objet froid). (pique-touche)

Si le blessé se plaint de fourmillements, d’insensibilité ou de faiblesse musculaire, l’examen du rachis est inutile voire dangereux.
Il en est de même en présence de souillures anales (incontinence anale), petit signe important.
Par contre une fuite urinaire a des origines multiples: de la peur à la convulsion en passant par la perte de connaissance.

Notes

  • Toujours demander à un blessé de bouger les 4 membres
  • Regarder si fuite anale

Bilan traumatique

On recherche des lésions associées car le traumatisme rachidien est rarement isolé.
C’est souligner l’importance de l’examen complet.

◁ Revoir bilan complet des grandes fonctions

◁ Revoir bilan traumatique

Gestes

Alerte

Toute suspicion d’atteinte du rachis nécessite de l’aide pour la manipulation (Pompiers) et l’intervention en France d’une équipe médicale (SMUR).

▷ Voir fiche technique

mentonRéanimation

Il faut maintenir les grandes fonctions vitales en cas de détresse.
Toutes les manœuvres de réanimation sont compatibles avec un maintien de l’axe rachidien.

Liberté des voies aériennes

Chez une personne inconsciente, le menton est tiré vers l’avant ou la mâchoire est soulevée dite en “subluxation”.

◁ Revoir cours LVA

▷ Voir fiche LVA

▷ Voir fiche chute de langue

Attention à l’aspiration trachéale  chez un tétraplégique qui risque d’entraîner baisse de la fréquence cardiaque (bradycardie, voire arrêt).

Oxygénation et ventilation artificielle

Une personne tétraplégique risque d’avoir très rapidement une gêne respiratoire voire un arrêt respiratoire

◁ Revoir technique d’insufflation

▷ Voir technique d’insufflation

degagement urgenceDégagement d’urgence

Il ne faut jamais plier la colonne en flexion et relever en saisissant sous les aisselles et les genoux même en cas de dégagement d’urgence
(privilégier la traction par glissement)

◁ Revoir page “dégagement “

▷ Voir fiche technique dégagement

Retournement

Si la victime inconscience est allongée sur le ventre, il est indispensable de la retourner en traction sur le dos pour pratiquer le bilan vital.

▷ Voir fiche technique

casqueRetrait du casque

Il sera enlevé :

  • pour mieux faire un bilan neurologique
  • pour accéder aux voies aériennes (LVA voire ventilation artificielle)
  • devant la suspicion de traumatisme du rachis afin de poser un collier cervical

▷ Voir fiche technique

▷ Vidéo Retrait casque


 ▽△ Technique de retrait du casque ▽△

 

casqueLe retrait se fait par 2 ambulanciers

1 er temps
– l’un, à la tête du blessé maintient avec ses 2 mains tendues le casque à distance pour pouvoir retirer le casque sans avoir à bouger ses genoux
– l’autre sur le côté releve la visière et dégrafe ou coupe la sangle de la mentonnière

2 ème temps
le premier continue de maintenir
la tête en légère traction et un peu redressée et avec une main soulage le cou.
– le second pose une main sous la nuque pour la maintenir

3 ème temps
– le premier tire doucement vers le haut le casque jusqu’à mi retrait
– le second glisse peu à peu sa main pour soutenir l’occiput et de l’autre, les doigts de l’autre main maitiennent en crochet le menton

Fin de la manoeuvre
– le casque est retiré et un coussin est glissé sous la tête pour maintenir l’axe tête-cou-tronc.
– un collier cervical est posé.

La nuque et la tête de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre jusqu’au moment où on pose doucement la partie arrière de la tête de la victime sur le sol ou sur un coussin.


Installation en position d’attente

Maintien de la tête en position neutre

Elle soulage la tension au niveau du cou et limite les mouvements.
L’aide se place dans l’axe de la victime, à sa tête avec les mains sur les 2 côtés du crane.
Si la victime est inconsciente, maintenir son menton en avant avec 2 doigts (index et majeur) placés sous l’angle de la mandibule pour maintenir les voies aériennes libre .
C’est l’attitude à adopter d’emblée en attendant la fin du bilan traumatique qui va suivre.
En présence d’une douleur cervicale ou d’une inconscience, on posera dans un second temps un collier cervical.

Le maintien de la tête à deux mains en position neutre, dans l’alignement du cou et du tronc :

  • diminue tout pincement ou compression de la moelle épinière suite à un traumatisme du rachis cervical
  • limite les mouvements intempestifs de la nuque et du cou du blessé
  • Facilite la mise en place d’un collier cervical

L’équipier doit maintenir à deux mains la tête du blessé en position neutre :

  • Dès qu’un traumatisme de la tête, de la nuque ou du dos de la victime est suspecté
  • Dans l’attente d’une immobilisation complète de l’axe tête-cou-tronc
  • S’il ne doit pas effectuer un autre geste de secours plus urgent.

▷ Voir fiche technique


 ▽△ Résumé technique position neutre ▽△

 

maintien– Se placer à genoux dans l’axe de la victime et placer les deux mains de chaque côté de sa tête ;
– Prendre appui, si possible avec les coudes sur le sol ou sur les genoux, pour diminuer la fatigue

menton– Si la victime est inconsciente, maintenir son menton en avant avec 2 doigts (index et majeur) placés sous l’angle de la mandibule pour maintenir les voies aériennes libres

– Maintenir cette position tant que la tête et la nuque de la victime ne sont pas immobilisées par un collier cervical et tant que le blessé ne repose pas sur un plan dur équipé d’un immobilisateur de tête ou un matelas immobilisateur à dépression.


      

Position latérale de sécurité (P.L.S.)

pls 2La mise en position latérale de sécurité fait partie des premiers gestes à pratiquer chez un traumatisé inconscient (en respectant l’axe tête-cou-dos).
C’est un geste préventif.
En tractant vers le haut  (tête) et vers le bas (pied) on peut à plusieurs, parfaitement réaliser sans danger une P.L.S.

On palpera aussi le thorax et les membres car la personne est retourné du côté des lésions, c’est à dire le corps appuie sur les traumatismes.

◁ Revoir cours pls

▷ Voir fiche technique pls      

maintien

Conscient : Maintien en décubitus dorsal

pls

Inconscient : Maintien en PLS

 

Immobilisation

◁ Revoir cours immobilisation

Immobilisation du rachis cervical par collier cervical

En immobilisant la colonne cervicale et en limitant les mouvements de flexion, d’extension, de torsion ou latéraux de la nuque, le collier diminue le risque d’aggravation d’une lésion de la moelle épinière. Toutefois, il n’est pas suffisant à lui seul pour empêcher tout mouvement de la nuque.

Indications
  • suspicion de lésion du rachis cervical est suspectée (circonstances de l’accident: “coup du lapin “, décélération brutale…)
  • douleur à la palpation ou pire tétraplégie ou signes neurologiques périphériques
  • systématique chez l’inconscient
Matériel

Il est composé de 2 parties: antérieure et postérieure.
Il est posé avant tout déplacement et après maintien de la tête en position neutre.

Réalisation
  • Pendant que la première personne maintient la tête, la deuxième se place sur le coté, dégage les vêtements.
  • La partie arrière du collier est glissée sous la nuque, puis complétée par la partie avant. Le tout est solidarisé avec les sangles

▷ Voir fiche technique

▷ Télécharger le référentiel Word, pdf , epub


 ▽ Détail de la pose collier (PSE)  ▽

 

Matériel

Le collier cervical est constitué d’une bande ou de deux parties rigides dont la matière varie selon le modèle et le fabriquant.
Il présente des échancrures destinées l’une au menton et les deux autres aux épaules.

Il comporte donc 4 appuis:

  • sternal
  • mentonnier
  • occipital
  • épaules

Il peut être équipé d’orifices :

  • un orifice antérieur pour éviter une compression du larynx
  • des orifices latéraux pour permettre le contrôle du pouls carotidien

Un système d’attache, par bande auto-agrippante ou par pression, permet sa fermeture.
Il existe, suivant les modèles, des dispositifs de réglage ou des tailles différentes.
Certains colliers cervicaux sont à usage unique.

collier1 collier2 collier3
collier4 collier5 collier6

 

Un collier cervical est toujours mis en place à deux secouristes sur une tête en position neutre.
Chez une personne consciente, on expliquera au blessé la manoeuvre et la justification préventive de ce geste.
Le retrait d’un collier cervical ne peut être fait que sur l’indication et en présence d’un médecin.

speedblock speedblock

Speedblock (Société Laerdal)

 

Victime allongée sur le dos

– Le premier intervenant se place à la tête de la victime, dans l’axe « tête-cou-tronc », et la maintient en position neutre. Ce maintien se fera pendant toute la manœuvre de pose du collier, sans autre manipulation ni traction
– Le deuxième intervenant se positionne sur le coté de la victime et réalise la mise en place du collier
– Il dégage les vêtements au niveau de la base du cou lorsque leur volume ou leur position peut limiter l’efficacité ou gêner la mise en place du collier
– Il choisit la taille du collier en respectant les recommandations du fabricant
collier-evaluation 2La hauteur du collier cervical doit être égale à la distance qui sépare le menton du haut du sternum de la victime (ce réglage se fera en fonction du modèle utilisé)
Le modèle en 2 parties permet de vérifier sa bonne taille en plaçant la partie antérieure au niveau du devant du cou
– Il glisse la partie arrière du collier sous la nuque de la victime en dégageant la ou les bandes auto-agrippantes ;
– Il positionne ensuite la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum mais aussi occipital et épaules;
– Il ajuste ensuite la hauteur du collier, si c’est possible (selon le modèle), et fixe les sangles;
– Après la pose du collier cervical, la tête reste maintenue à deux mains par un équipier secouriste dans l’attente d’une immobilisation sur un plan dur avec immobilisateur de tête ou sur un matelas immobilisateur à dépression.

collier-dos1 collier-dos2
collier-dos3 collier-dos4

 

collier faceVictime assise ou debout

– Le premier intervenant se place derrière la tête de la victime et la maintient dans l’alignement en position neutre
– Le deuxième intervenant dégage les vêtements au niveau de la base du cou ;
– Il choisit la taille et prépare le collier;
– Il positionne ensuite la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum;
– Il entoure le cou de la victime avec le collier et fixe les bandes auto-agrippantes
– Après la pose du collier cervical, la tête reste maintenue, à deux mains, par l’équipier secouriste placé derrière la victime

Enfant

La technique de pose est la même avec des colliers de taille adaptée.
Il faudra avant la manoeuvre bien expliquer afin de le rassurer, évitant ainsi ppleurs et agitation

Risques

Une fois la tête ramenée en position neutre, tout mouvement de la tête de la victime au cours de la mise en place du collier cervical doit être proscrit pour éviter une aggravation d’un traumatisme de la moelle épinière.
Si le collier cervical n’est pas de taille adaptée au cou de la victime, celui ci peut :

  • s’il est trop petit, permettre la flexion
  • s’il est trop grand, permettre des mouvements de bascule de la tête
  • s’il est trop serré, comprimer la trachée et les vaisseaux du cou

Le collier cervical ne limite pas en totalité les mouvements de rotation et de latéralité de la nuque. C’est pourquoi, il doit toujours être associé à un maintien manuel ou à un système d’immobilisation plus efficace (plan dur avec immobilisateur de tête, attelle cervico-thoracique, matelas immobilisateur à dépression).

collier-evaluation 1Evaluation

Le collier doit être de taille adaptée.

Il limite les mouvements de la nuque de la victime particulièrement au cours de sa mobilisation.

Une fois mis en place, la mandibule et le sternum en avant, le haut du dos et la base de la tête en arrière, les clavicules et les épaules (près du cou) doivent être en contact avec le collier         

Procédure d’entretien des colliers cervicaux réutilisables

Le collier doit être :
– nettoyé à l’eau savonneuse et rincé ;
– désinfecté en respectant les règles d’hygiène ;
– rangé dans un sac de protection.


Immobilisation du rachis dorsale et lombaire

matelasGlisser les mains sous le dos sans mobiliser.
A la moindre douleur, on maintiendra la position plat dos.
A la moindre suspicion de rachis, on attendra l’aide d’une équipe de relevage pompiers et du SMUR.

L’immobilisation dans un matelas coquille nécessite un relevage professionnel (voir module 4 ergonomie).
Il est parfait  pour immobiliser l’ensemble du rachis y compris en pls (victime inconsciente).
C’est un sac plastique contenant des billes.
En faisant le vide les billes se rapprochent, le matelas moule alors le corps du blessé.
Il est étendu sur un sol propre, sans morceau de verre protégé par une housse plastique solide.

Puis la pompe à vide est branchée et un léger vide est obtenu.
Un drap en aluminium protège du froid puis un drap propre en papier solide jetable lutte contre les souillures. Le blessé est étendu sur le matelas par les méthodes habituelles de manipulation, puis les bords du matelas sont rapprochés au maximum afin de bien recouvrir tout le corps.
Le vide est alors pratiqué tout en maintenant cette position, jusqu’à obtention d’une dureté importante.

▷ Voir fiche technique matelas

plan durOn peut aussi maintenir le blessé sur un plan dur

▷ Voir fiche technique plan dur et immobilisateur tête


 ▽△ Résumé de la technique d’utilisation ▽△

 

matelas4Matériel

Le matelas immobilisateur à dépression est constitué :

  • D’une enveloppe souple et étanche contenant des billes de polystyrène expansé
  • D’un robinet permettant la sortie et l’entrée de l’air
  • D’un dispositif de saisie (poignées)
  • De sangles de maintien.

Il ne peut être utilisé qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique (aspirateur de mucosités)

Réalisation

Dès que la mise en place du matelas immobilisateur à dépression est ordonnée, la conduite à tenir est la suivante :

  • Préparer le matelas immobilisateur à dépression en l’étalant au sol (surface plane), éventuellement sur une bâche de protection (valve située aux pieds de la victime)
  • Ouvrir le robinet et répartir les billes
  • Mettre en place une couverture de survie
  • Puis un drap en papier à usage unique
  • On peut préformer le matelas avec un léger vide
  • Déposer la victime sur le matelas, en utilisant une technique de relevage adaptée, et retirer le dispositif de portage, si nécessaire
  • Pendant toute la manoeuvre, la victime est munie d’un collier cervical et sa tête est maintenue par un équipier secouriste jusqu’à ce qu’elle soit immobilisée dans le matelas
  • Mettre en forme le matelas autour du corps de la victime
  • Rapprochent et maintiennent les bords latéraux le long du tronc et du bassin  et des membres inférieurs
  • Faire le vide à l’intérieur du matelas, en aspirant l’air avec un dispositif d’aspiration, jusqu’à ce que le matelas devienne dur
  • Fermer le robinet et déconnecter le dispositif d’aspiration
  • Ajuster les sangles de maintien

 


 

Mobilisation

▷ Voir Module 4 ergonomie

Sauf danger, le dégagement n’est pas la priorité et nécessite une technique parfaite qui demande du monde.
La présence des pompiers est indispensable .
Il faut donc que tout ce monde soit réuni. Il faut rester très théorique et pratiquer systématiquement les gestes de dégagement appris même si le bilan semble rassurant.
Le premier bilan lésionnel est toujours imparfait, on n’est pas à l’abri de fracture du rachis découverte qu’après radiographies.
Des gestes maladroits peuvent entraîner des paralysies définitives. On ne devrait plus voir de blessé soulever brutalement par les bras et par les pieds, puis transporter à toute vitesse avec renfort de klaxons.
Le ramassage a pour but d’installer le blessé sur un brancard sans l’aggraver.
pontIl ne faut aucune précipitation.

Elle débute par la prise en masse du blessé en respectant la rectitude de l’axe tête-cou-tronc. En aucun cas le malade doit être plié par la prise spontanée par les bras et par les jambes.
Le passage du lieu de la détresse au brancard recouvert d’un matelas coquille se fait par les méthodes classiques de brancardage.
C’est le brancard qui va au blessé et non pas le contraire!!!
Il faut éviter les mouvements heurtés, les manipulations en plusieurs fois sans ordre, ni efficacité


 ▽△ Quelques notions de base avant le module 4  ▽△

 

Principes

Il faut remuer le moins possible le blessé sous peine d’aggravation des blessures comme une compression nerveuse ou vasculaire.
Cela permet d’éviter l’apparition d’une douleur source d’aggravation du choc traumatique.

Position stable

Il faut toujours soulever le blessé en ne fléchissant pas sa colonne vertébrale mais au contraire en fléchissant les genoux sans s’asseoir sur les talons puis élever les membres inférieurs colonne bloquée, les bras seront toujours tendus.
La respiration est bloquée, le ventre contracté (les abdominaux).
Ce mouvement est réalisé avec un bon équilibre: terrain stable, chaussures plates et membres inférieurs écartés.

Bonne prise

Il faut avoir une bonne prise afin de ne pas lâcher le blessé!
Le mieux est de glisser les mains sous l’individu, la prise par les vêtements est à éviter. L’efficacité est maximum si la prise a lieu le plus près possible du sauveteur donc: pieds près de la charge, écartés et décalés épaules effacées

Mouvements

Il faut éviter les mouvements heurtés, saccadés, les manipulations en plusieurs fois sans ordre,ni efficacité.
On doit toujours respecter l’axe tête-cou-tronc-jambes quelque soit l’état du blessé, avec éventuellement traction prudente du cou.
Le pire serait la prise immédiate du blessé par les aisselles et les pieds. C’est le brancard qui va au blessé et non pas le contraire!

Equipe

Il faut toujours travailler en équipe, avec un chef donnant des ordres permettant une bonne coordination des gestes. Il faut être en nombre suffisant, et utiliser la méthode adaptée à la victime et à la situation.

Méthodes

Le relevage varie avec le nombre d’intervenants: plus ils sont nombreux, plus la technique est sûre.

Méthode de la cueiller

Un libre accès autour de la victime est indispensable. Il nécessite 3 sauveteurs. Après avoir accédé facilement au malade, 2 sauveteurs prennent le malade du même coté en le soulevant après avoir glissé les bras sous le dos. Le troisième aide de l’autre coté avec les mêmes gestes, mais les 2 autres sont les porteurs. L’aide peut aussi pratiquer d’autres gestes comme la mise en place du brancard.

Méthode du pont

Les sauveteurs doivent enjamber la victime qui sera soulevée en un bloc et dans l’état ,c’est à dire même en PLS préalable.

Le brancard étant situé tout à coté d’un pied des sauveteurs. Le secouriste placé aux pieds soutient les membres inférieurs, en mettant une main sous l’extrémité inférieure des cuisses et l’autre sous les chevilles, ou bien en saisissant les 2 chevilles chacune avec une main ou le bas du pantalon.


Transport

Il faut toujours amener le blessé à l’hôpital, pour pratiquer des radiographies.

Le SMUR transportera les traumatisés graves si possible par hélicoptère vers des centres très spécialisés car une intervention chirurgicale urgente peut décomprimer la moelle et parfois miraculeusement supprimer les paralysies.

Le transport par ambulance se fera avec une extrême douceur, en évitant les trous et les autres imperfections de la route.
Ne pas oublier que de nombreux éléments (vibrations, vitesse…)  sont néfastes pour le blessé.

 

Points clefs

  • Traumatisme crânien = Trauma rachidien
  • Paraplégie = Paralysie des 2 mbs infs
  • Tétraplégie = Paralysie des 4 mbs
  • Tétraplégie = Risque respiratoire, circulatoire et cardiaque
  • Recherche systématique douleur rachis
  • Inconscient = faire comme si
  • Tester motricité, sensibilité des 4 mbs
  • Vérifier absence fuite anale
  • PLs en traction et coquille si inconscient
  • Maintenir tête en position neutre jusqu’à la fin du bilan traumatique
  • Collier cervical au moindre doute
  • Matelas coquille
  • Rechercher une autre lésion

Répertoire

  • Noter et définir les mots suivants:
    • paraplégie
    • tétraplégie
    • incontinence anale
    • collier cervical

Téléchargement

Le cours “trauma crânien et facial ” est téléchargable

Exercices